Depuis l'instauration du confinement, les déplacements des Français sont strictement encadrés. A l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le chef de l'Etat avait annoncé un assouplissement qui ne concerne pas uniquement les autistes.
"On a des gens qui ont des troubles du comportement, d'autres frappés du syndrome du spectre autistique pour qui le moindre bouleversement devient un véritable problème. Ce qu'il y a à craindre dans la situation actuelle, si le confinement se poursuit, c'est des phénomènes de décompensation, que leur équilibre psychique soit rompu", s'alarmait le 24 mars dernier Thierry Matthieu, le président de l'ADAPEI (Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales) de l'Orne. Une semaine plus tard, le cri d'alarme lancé par plusieurs associations était entendu par le chef de l'Etat.
Le jeudi 2 avril, à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le président de la République annonçait un assouplissement des mesures de confinement. "Je sais que vous ne voulez qu'une seule chose : qu'on vous rende votre vie d'avant", déclarait ainsi Emmanuel Macron dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, "pour certains d'entre vous, rester enfermé chez soi est une épreuve".
Pas de limite de temps et de distance
Concrètement, les limites de temps (1 heure) et de distance (1 kilomètre du domicile) ne sont plus imposées, non seulement pour les autistes mais aussi pour toutes les personne qui "rencontrent une aggravation de leurs troubles du fait du confinement", avait plus tard précisé Claire Compagnon, la déléguée interministérielle à l’autisme et aux troubles du neuro-développement, soit des personnes souffrant de troubles psychiques, de déficiences intellectuelles et de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Un handicap moteur seul ne suffit pas pour bénéficier de cette "dérogation". Cette mesure s'applique également aux accompagnants.#COVID19 | Conditions de sortie des personnes en situation de #handicap et de leur accompagnant assouplies ✔
— Handicap_gouv (@handicap_gouv) April 12, 2020
⚠ Cette mesure ne fait pas l'objet d'une attestation dédiée
• Remplissez toujours l'attestation dérogatoire de déplacement
• Respectez les gestes barrières pic.twitter.com/3iLD7rtktN
Un assouplissement mais des règles à respecter
Ces sorties doivent bien évidemment se dérouler dans les respect des gestes barrières. Les personnes concernées doivent être munies d'une attestation de déplacement sur laquelle sera cochée la case "Déplacements brefs". Une version adaptée aux personnes handicapées a été mise en ligne fin mars.Attestation de déplacement simplifiée
Il faudra également se munir d'un document attestant de son handicap :- attestation de MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées)
- carte d'invalidité
- une copie du projet personnalisé de scolarisation (PPS)
- une copie du projet d’accompagnement personnalisé (PAP)
- un certificat médical (justifiant de la nécessité de sortir)
Les accompagnants doivent eux aussi se munir d'une attestation, l'attestation dérogatoire habituelle s'il s'agit d'un proche, d'un membre de la famille, une attestion professionnelle de déplacement s'il s'agit d'un "soignant".
Comme le souligne le secrétariat d'Etat aux personnes handicapées, cette mesure d'assouplissement n'a fait l'objet d'aucune attestation dédiée "mais consigne est donnée aux préfets et aux forces de l’ordre d’une prise en compte spécifique."