Sa société, basée a Mondeville (14), subit de plein fouet la hausse vertigineuse du gasoil. L'entreprise de transport Blochon-Martin fait rouler 300 camions. Son responsable décrit une situation intenable financièrement et annonce des mesures strictes, si la hausse des prix du carburant continue.
Fabrice Lenorais dirige l'entreprise de transport Blochon-Martin, dont le siège de trouve sur la commune de Mondeville dans le Calvados.
A la tête d'une flottille de 300 camions, il subit de plein fouet la hausse du prix du gasoil. La situation de son entreprise devient intenable et si la flambée des prix continue, il envisage de prendre des mesures drastiques pour sauver sa société.
Quelle la situation dans votre entreprise ?
La situation est très critique. On a un gasoil qui prend 10% en une semaine et qui la semaine prochaine, va prendre encore 10%. Je ne sais pas comment on va payer toutes nos traites et acheter du gasoil, pour pouvoir faire rouler nos véhicules. Certains clients nous accompagnent sur les augmentations, mais partiellement. Cela ne peut plus durer.
Vous êtes inquiet ?
La situation est très stressante. On a 300 camions et on consomme un million de litres de gasoil par mois. Si le prix double comme cela est annoncé, il va falloir l'assumer. On est passé d'un euro hors taxe mi 2021 à deux euros. Cela veut dire, un million d'euros à assumer tous les mois, c'est énorme. C'est difficile de se projeter avec nos clients et de garantir des prix au delà de quelques jours. Habituellement, on garantit nos prix un mois, mais aujourd'hui, on en est incapable. Nos clients ont du mal à comprendre, même si eux aussi font le plein de leurs véhicules.
Que pouvez-vous faire dans les prochains jours ?
On envisage d'arrêter des véhicules dès la semaine prochaine et des laisser des conducteurs chez eux. On a un minimum de rémunération à garantir, mais ca nous coutera moins cher que de faire rouler les camions. Mais cela veut dire, être défaillant avec nos clients. La semaine prochaine, on sera en crise. L'entreprise fait travailler 300 conducteurs, dont 80 a Mondeville. Le problème, c'est qu'on a aucune vision à court terme. On ne sait pas anticiper. L'Etat perçoit 60% de nos taxes sur les carburants qu'on achète et n'annonce rien pour l'instant.