La Normandie est particulièrement soumise aux risques industriels et chimiques. Le Havre, Port Jérôme et Rouen sont les trois grands sites concernés en vallée de Seine, notamment avec l'industrie pétrochimique. Les 86 sites normands classés "SEVESO" font l'objet d'une stricte surveillance.
Lubrizol, ExxonMobil, Esso Raffinage, Grande paroisse, Ruby terminal ou Saipol...ces sites industriels et sensibles de la vallée de Seine font partie des établissements classés SEVESO, une directive européenne qui a pris le nom d'une petite ville italienne victime d'une catastrophe industrielle en 1972.
La Normandie fait partie des régions les plus concernées par les risques industriels avec 86 sites classés Seveso. Les sites sont répertoriés en fonction de leur dangerosité, en établissements à seuil haut ou seuil bas.
49 sites sont classés à hauts risques dans la Région dont le site Lubrizol de Rouen, victime d'un violent incendie dans la nuit du 25 au 26 septembre.
Lubrizol: un PPRT approuvé en 2014
La directive européenne Seveso demande donc aux états et aux entreprises d'identifier "les risques associés à certaines activités dangereuses et de prendre les mesures nécessaires pour y faire face".L'étude des dangers servira de base à l'élaboration des plans d'urgence et de secours, tels que les PPRT, Plans de Prévention des Risques Technologiques.
Des dangers potentiels qui influent aussi sur les zones de sécurité et l'urbanisation autour des sites concernés.
Ainsi début 2019, le 21ème PPRT de la Région a été approuvé et signé par la préfète Fabienne Buccio.
La zone Rouen Ouest de Petit-Quevilly à Grand Couronne qui regroupent les sites industriels de Grande Paroisse, Rubis Terminal...a beaucoup évolué ces dernières années.
La cessation d'activité de la raffinerie Pétroplus a entrainé par exemple la fin du risque toxique lié à l'émission possible l'hydrogène sulfuré. Alors qu'en 2010 le PPRT prévoyait 400 expropriations autour de Petit-Couronne, aucune mesure foncière de délaissement n'est prescrit aujourd'hui.
En 2014, le Plan de Prévention des Risques Technologiques de Lubrizol à Rouen, avait été approuvé par la Région et la Préfecture.
Quand on est en Seine-Maritime il faut bien avoir conscience que 60 établissements Seveso sont implantés sur le territoire. C'est l'histoire industrielle de notre département
Ainsi s'est exprimé Pascal Martin, le président du Conseil Départemental de Seine-Maritime, après l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen le jeudi 26 septembre.
" Ces établissements sont placés sous une règlementation draconnienne, européenne, et dont les services de l'état contrôlent au quotidien le bon fonctionnement "
Hommage aux pompiers
Lui même pompier, Pascal Martin a rappelé le travail considérable des quelques 200 soldats du feu mobilisés lors de cet incendie hors normes." Quand vous éteignez un incendie de cet ordre là, vous avez à gérer les eaux de ruissellement, les eaux d'exctinction, et aussi les fumées.Le ministre Castaner a rappelé tout à l'heure la taille impressionnante de ce nuage de 22 kilomètres de long sur 6 kilomètres de large ! "
Des premières analyses rassurantes ?
" Les premières analyses qui ont été faites sont, aux dires du ministre, rassurantes. Mais je n'ai pas connaissance, je ne suis pas chimiste, je suis sapeur pompier. Le ressenti est différent quand on est sous le panache de fumée.Par ailleurs le préfet a demandé que soit respectée une distance de sécurité de 500 mètres autour de l'usine "
" Le métier de sapeur pompier est un métier difficile, dangereux, mais la prise en comptede ces questions environnementales est au coeur de ce métier"