Une revalorisation pour les maires des communes de 3.500 à 100.000 habitants, dont l’indemnité maximale varie de 2.200 euros à 4.400 euros brut par mois, est étudiée actuellement par le gouvernement.
Dans une interview publié vendredi 18 avril dans les journaux du groupe Ebra, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, évoque une "évolution" de l'indemnité des maires afin de la porter "à la hauteur" de leur "engagement" et de lutter contre leur "découragement". Cette mesure concernerait les maires des communes de 3.500 à 100.000 habitants, soit moins de 10% des élus.
L'indemnisation d’un maire dépend du nombre d’habitants
Les maires ne touchent en réalité pas de salaire, mais une indemnité d’élu. Ils ne sont pas payés pour travailler, mais gratifiés parce que la population leur a confié un mandat. On ne regarde donc pas leur travail ou leurs heures, mais précisément le statut dans le système politique : c’est la raison pour laquelle tout élu municipal voit son indemnité directement déterminée par la taille et le statut de sa commune.
Pour les maires des plus petites communes, de 500 à 3500 habitants, l'indemnité sera de 1 026,51 euros à 2 077,17 euros bruts mensuels. Au delà les élus percevront entre 2077,17 euros et 5 837, 01 pour les communes de plus de 100 000 habitants.
"Une revalorisation c'est très bien, mais il faudrait aussi revoir les statuts des élus"
Un maire sur deux exerce une fonction professionnelle et bien souvent, les exigences du monde du travail les empêchent d'être totalement disponibles pour la mairie, quelle que soit la taille de la commune. Pour le maire de Dives-sur-mer, Pierre Mouraret, revaloriser les indeminités des maires ne suffit pas, "Nous avons de plus en plus de mal à trouver des personnes pour s'investir au sein des collectités, il faut qu'on facilite le fait que les gens qui travaillent puisse se dégager du temps pour être élu et revenir ensuite à leur poste sans être pénalisé. Cela faciliterait le fait que les gens qui sont actifs puissent effectuer un mandat, ça serait plus attractif".
L'élu communiste regrette également la restriction de cette valorisation aux communes de plus de 3 500 habitants. "Petite ou grande commune, la fonction de maire demande énormément d'implication, et parfois dans les toutes petites communes l'élu doit tout faire seul car il aura moins de conseilllers municipaux".
Pour rappel, un conseiller municipal d'une ville de moins de 100 000 habitants ne reçoit pas automatiquement d'indemnisation, certains élus exercent leur fonction bénévolement.
Des démissions en hausse de plus de 5%
Selon un rapport sénatorial publié en juillet dernier, plus de 1.000 maires élus en 2020, sur environ 35.000, avaient démissionné à mi-mandat. Un malaise qu'une revalorisation pourrait en partie attenuer.
L'indemnité versée aux élus n'est pas suffisante pour un certain nombre de maires qui sont obligés de travailler en parallèle. Rien n'est simple quand on est maire aujourd'hui et il y a une forme de découragement.
Dominique Faure, ministre déléguée, chargée des Collectivités territoriales
La ministre a également évoqué la rémunération des maires des villes de plus de 100.000 habitants, car "ce sont des élus à temps complet qui ont de lourdes responsabilités et gèrent un personnel de plusieurs milliers de personnes".