La médaille du CCE n'a jamais été si belle. Parce qu'elle est en or par équipe. Parce qu'elle braque les projecteurs sur une discipline presque inconnue. Parce qu'elle arrive à point nommé : la France avait du mal à enclencher les podiums; un (très) juste retour des choses
Le concours complet a donc apporté sa première médaille d'or à la France. Et après 4 jours de disette, le résultat ne s'est pas fait attendre. Les grands médias ont tous foncé dessus. L'ouverture des 20 heures bien-sûr, et avant en boucle chez nos ami(e)s en chaines en continu et sites en tous genres. L'occasion qui fait le larron en quelques sortes.
On peut y voir au premier abord un heureux hasard au secours d'une absence de notoriété, en réparation d'une injustice (très) persistante.
Un juste retour des choses
Car s'il est une spécialité où la modestie le dispute au boulot réalisé, à la maîtrise de soi, au dépassement, à la gestion du danger pour deux, à commencer pour l'autre... Une discipline où l'on bosse comme des chiens comme professionels en gagnant des clopinettes... C'est bien le concours complet.Ils ont assumé leur prétentions
Car l'équipe présentée pour Rio avait des raisons de séduire sur le papier. Identifiés comme prétendants au podium au départ de France, ils ont su assumer la pression alors même que les Jeux Olympiques étaient pour eux une première.Le suspens
Pour ce rendez-vous avec les médais, l'opus brésilen a offert tous les ingrédients de la réussite : une recette magique. Notamment avec un suspens garanti jusqu'à la dernière seconde. Rare fut un concours aussi serré. Fantastique fut l'intensité dramatique des 4 jours de compétition avec le suspens lié aux multiples rebondissements. Que l'on soit spécialiste ou simple amateur... Les chances de toucher au but s'évanouissaient avant que de revenir plus grandes puis de s'éloigner encore... Jusqu'à ce final époustouflant. Car le complet c'est cela. Une suite d'épreuves qui fait de lui le triathlon de l'équitation, qui oblige chaque couple à être à sa forme optimale trois jours durant dans des disciplines, certes complémentaires mais également, antinomiques. Qui, plus que d'autres encore, fait basculer la partie sur un tout petit détail. Alors c'est vrai, l "Equestrian Eventing" de Rio s'est joué dans les 6 derniers concurrents - le départ de l'hippique pour déterminer les médailles par équipes est dans le sens inverse du classement provisoire. Jusqu'au dernier moment, les rebondissements ont participé à rendre plus passionnante et médiatique la victoire française.Les bons clients
Un hasard de calendrier mais qui ne doit rien au hasard et un concours de circonstances heureux parce que les 4 petits "frenchies" qui sont montés le 9 août sur la première marche sont de super clients. Ils agrégent à eux seuls tout ce qu'un sport peut apporter. Le sérieux, la rigueur, bien sûr... Le talent. Et des personnalités riches et ouvertes. En tête Astier Nicolas (Médaille d'argent également en individuel), et son humour pince-sans-rire, ou Karim Florent Lagouag qui est le choucou des terrains avec son sourire et son regard franc, ses blagues avec les spectateurs. Mathieu Lemoine, et sa gentillesse. Thibault Vallette, l'écuyer du Cadre Noir de Saumur, plus interiorisé peut être d'apparence, mais dont la sympathie est louée par tous.Un staff soudé
En fait il n'y a vraiment que le calendrier qui ait laissé la place au hasard. Si les lauréats ont évoqué dans chacune de leur intervention sur les réseaux sociaux ou leur prestation auprès des media la qualité de l'ambiance, ceux qui connaissent l'envers du décor savent que cette âme, cet esprit c'est le résultat du lent mais régulier travail auprès du DTN adjoint Michel Asseraye, de l'entaineur Thierry Touzaint et de ses seconds : Serge Cornut pour le dressage et Thierry Pomel pour le saut d'obstacle. Le premier a un palmarès (en tant que cavalier et entraineur) à faire pâlir les étoiles. La légitimité des seconds auprès de tous est en béton armé. Le groupe est soudé. La réussite individuelle est évidemment importante pour tous. Mais le succès du groupe est essentiel. La Marseillaise entonnée au soir de la victoire au club France le raconte si bien.