Le conducteur de scooter alcoolisé qui a fauché, en septembre 2014, à Caen une policière devant le parc exposition de Caen, a été condamné, plus d'un an après les faits, à six ans de prison. Agée de 39 ans et mère de trois jeunes enfants, elle était décédée quelques jours après l'accident.
"Il savait qu'il était ivre mais ça n'a pas d'importance, il a pris le guidon de son scooter en très mauvais état (...) Le scooter a happé Sandrine Mortas", a résumé le procureur de la République de Caen Carole Étienne, à l'ouverture du procès en correctionnelle ce vendredi 20 novembre.Le prévenu de 36 ans, sans profession, a percuté le 6 septembre 2014 à Caen la victime alors qu'elle régulait la circulation à un carrefour traversé par de
nombreux piétons à la sortie d'une épreuve des Jeux équestres mondiaux.
Il avait
2,38 voire 2,50 grammes d'alcool dans le sang (selon les analyses). Le scooter avait des freins défaillants, un pneu lisse à l'arrière et sous-gonflé à l'avant.
Le mari de la victime, qui représentait aussi leurs enfants aujourd'hui âgés de cinq, six et dix ans, a décrit une femme "toujours souriante", "toujours prête
à aider les autres", passionnée de cheval.
La famille vit dans l'Eure. "J'ai vainement attendu un petit mot simple, c'est pardon", a ajouté la magistrate dénonçant les "mensonges" du prévenu, qui dit ne pas se souvenir avoir percuté la jeune femme.
Il n'a pas "assumé ses responsabilités, ou du bout des lèvres", "minimisant les faits", a-t-elle déploré. "A aucun moment il n'a manifesté d'émotion ni d'empathie vis à vis de la victime et de sa famille", a-t-elle souligné.
Le prévenu qui comparaissait libre a fini par présenter des excuses en toute fin d'audience. "J'ai été le dernier des abrutis", a-t-il conclu.
L'homme qui vit chez un ami, du RSA, a déjà été condamné à quatre reprises par la justice, dont trois pour conduite en état d'ébriété. Or "son addiction n'est toujours pas réglée", a ajouté Mme Étienne en réclamant au moins sept ans de prison
ferme et son placement sous mandat de dépôt.
A la barre il a reconnu boire encore "mais pas massivement", "deux ou trois bières".
"Je suis persuadé qu'il ne va pas recommencer", a de son côté plaidé l'avocat de la défense Joffrey Le Ruyet, demandant au tribunal de limiter la peine à quatre ou cinq ans de prison, dont trois ferme.