Ce lundi 20 décembre marque les 20 ans de la mort de Léopold Sédar Senghor. Poète, écrivain, académicien et homme d'Etat français, premier Président de la république du Sénégal, il fut l'un des pères fondateur de la Francophonie. Avec Aimé Césaire, il a aussi conceptualisé la négritude et la Normandité.
Il est enterré à Dakar, mais a rendu son dernier souffle à Verson, en Normandie. Le 20 décembre 2001, Léopold Sédar Senghor décédait à l'âge de 95 ans. S'il avait embrassé la région, c'est qu'il avait épousé Colette Hubert, dont la famille descendait de la vieille noblesse normande.
Il se plaisait à rappeler que "les Normands avaient découvert le Sénégal et Cap Vert cent ans avant les Portugais". Senghor, en tant que président de la république du Sénégal, avait fait de Verson, une annexe de Dakar puisqu'il y séjournait très souvent durant ses vingt ans à la tête du pays africain.
Le concept de la Normandité
C'est d'ailleurs en Normandie qu'il aimait écrire ses poèmes et ses discours, "parce qu'il lui fallait un certaine distance avec l'Afrique". Premier Académicien français originaire d'Afrique, il reprend et approfondit le concept de négritude amorcé par Aimé Césaire, selon lui "la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture".
Il invente aussi la "Normandité" en 1986, désignée comme "le caractère issu d'un métissage entre différents peuple celtiques et germaniques". Senghor ne distingue pas les peuples, il les rassemble au sein d'une civilisation de l'universel pour laquelle il n'y a pas de territoires, juste un monde partagé.