Agressions mystérieuses à Saint-Côme-du-Mont: le maire toujours hospitalisé

Après avoir été retrouvé mercredi dernier dans un champ, blessé au visage et présentant des clous dans les mains et les talons, Bernard Denis, le maire délégué de Saint-Côme-du-Mont dans La Manche est toujours en soins à l'hôpital de Saint-Lô.

Voilà presqu'un an que l'affaire Denis agite la petite commune de Saint-Côme-du-Mont dans la Manche.

Agressé pour son engagement politique

 

Les premiers faits remontent à décembre 2021 lorsque le garage et la voiture du maire Bernard Denis  sont incendiés. Un acte signé d'un tag sur le mur de sa maison: "Le maire soutien Macron ! Zemour président "(avec un seul M). Quelques jours plus tard, l'élu reçoit une lettre anonyme proférant des menaces ("dehors ou la mort") en cas de soutien à Emmanuel Macron. Pour autant, le maire n'a pas l'intention de rendre son tablier "Je suis une tête de lard" dit-il. 

Je ne m'arrêterai  pas de travailler pour ma commune. Peut-être au niveau national, j'essaierai d'être plus discret. Je le  ferai pour ma famille et mon épouse. Mes enfants me demandent aussi d'arrêter la politique

Bernard Denis, Maire de Saint-Côme-du-Mont

Des tirs bien étranges 

Une enquête ouverte par le parquet de Coutances ne permet pas de dégager des pistes permettant de mettre en cause qui que ce soit.

De son côté, la classe politique locale s'insurge contre ses actes d'intimidation qui se multiplient. Même l'Elysée apporte son soutien à l'élu.  

Nouvel épisode en mai dernier: deux traces de tirs sont retrouvés sur son fourgon. L'enquête menée par la section de recherches de Caen appuyée par l'IRCGN permet de déterminer que Bernard Denis a menti. Entendu en juin 2022 , le procureur confie

Bernard Denis a reconnu avoir tiré lui-même sur son fourgon et avoir inventé cette agression

Michaël Giraudet, procureur de la République de Coutances

Revient sur ses aveux

Alors que des poursuites du chef de "dénonciation de délit imaginaire" sont engagées, l'élu est revenu sur ses aveux dans la soirée du 10 novembre, mettant en lien cette nouvelle agression avec celle du 18 mai 2022. Il doit malgré tout comparaître , selon la procédure, de "comparution préalable sur reconnaissance de culpabilité" le 23 novembre prochain. 

Nouvelle montée du drame

D'ici là, le maire de la commune doit encore sortir de l'hôpital de Saint-Lô où il vient d'être pris en charge après une nouvelle agression mercredi dernier.

"Bernard Denis a été retrouvé vers 12h30 dans un champ à proximité de la salle des fêtes, blessé au visage et présentant des clous plantés dans le dessus des mains et dans chacun de ses talons", explique Michaël Giraudet, procureur de la République du parquet de Coutances. " Des clous comme ceux utilisés par les charpentiers".

Une enquête pour violences aggravées a été confiée à la brigade des recherches de Saint-Lô avec l'appui de la cellule d'investigation criminelle de la gendarmerie nationale. Des investigations sont en cours, notamment une enquête de voisinage. Des prélèvements ont été faits sur les lieux de l'agression. 

Auditionné par les enquêteurs, l'élu impute son agression à deux hommes lui reprochant, à nouveau, le soutien apporté au Président de la République.

Bernard Denis a été opéré hier "aux fins d'extraction des clous plantés dans les mains" indique un dernier communiqué du procureur. "Ceux plantés dans les talons ont été ôtés la veille au soir. Son état de santé n'est pas alarmant" précise encore le communiqué.

Cela étant, le maire de Carentan-les-Marais Jean-Pierre Lhonneur, en contact proche avec son maire délégué, indique aujourd'hui que: 

Monsieur Denis reste dans un état psychologique fragile, après avoir passé cet été plusieurs semaines à l'hôpital psychiatrique du Bon Sauveur à Saint-Lô".

Jean-Pierre Lhonneur, Maire de Carentan-les-Marais

 

Il précise enfin que les élus de la commune sont "très perturbés par cette affaire et que son épouse l'est également". 

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