Une compagnie maritime relance le trafic... ferroviaire ! Soucieuse de renforcer sa position sur le frêt entre l'Irlande, la Grande-Bretagne et l'Espagne, la Brittany Ferries va se lancer dans le transport sur rail. La compagnie bretonne annonce une liaison Cherbourg - Bayonne pour avril 2021.
Brittany Ferries a annoncé mercredi 13 février la création d'une ligne de ferroutage entre le port de Cherbourg et Bayonne pour avril 2021. L'objectif de la compagnie maritime est de faire de la capitale du Cotentin une porte d’entrée vers l’Irlande, le Royaume-Uni, et l'Espagne dans le contexte du Brexit.Chaque jour, un train parcourra les 950 km reliant le Nord Cotentin au Pays Basque en passant par Le Mans, Poitiers et Bordeaux. Un autre fera le trajet inverse. Le convoi mesurera 750 mètres de long, comportera 22 wagons qui permettront de transporter 80 remorques de camions par jour, soit 25 000 à l'année.
"Relier l’Espagne au Royaume-Uni et à l’île d’Irlande en associant la route, le rail et le transport maritime s’inscrit dans la transition énergétique et responsable de notre entreprise." Jean-Marc Roué, PDG de Britanny Ferries
Le rail moins cher que la mer
L'opération nécessitera un investissement de 30 millions d’euros de la part de la compagnie bretonne, soit "bien moins que pour un nouveau navire, qui vaut entre 150 et 200 millions d'euros" explique Jean-Marc Roué, le PDG de la Brittany Ferries. La somme doit servir à acheter des wagons auprès de la société alsacienne Lohr et à construire le terminal intermodal de Mouguerre.Quant à celui de Cherbourg, il sera en grande partie pris en charge par la région Normandie, le département de la Manche, la communauté d’agglomération du Cotentin et l’Europe. Le consortium Ports de Normandie (Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe) aménagera ainsi le terminal cherbourgeois pour un coût de 7 millions d’euros.
"En élargissant l'hinterland du port de Cherbourg, ce projet vise tout à la fois à poursuivre le développement de ce port aux qualités nautiques rares, sans compromettre le trafic transmanche sur Dieppe et Ouistreham", Hervé Morin, le président de l'établissement portuaire et de la région Normandie.
La desserte ferroviaire existe déjà à Cherbourg, mais elle n'était plus en service depuis 19 ans. A l'époque, elle servait au constructeur automobile japonais Toyota pour acheminer ses voitures sur le territoire français.