Cherbourg-en-Cotentin : Une semaine cruciale pour les parents de l'école des Roquettes menacée de transformation en centre de loisirs

Depuis des mois, les parents d'élèves de l'école des Roquettes se mobilisent pour sauver l'établissement. La Ville de Cherbourg veut en faire un centre de loisirs. Une pétition a récolté assez de signatures pour ouvrir un débat au conseil municipal ce jeudi.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Une école de campagne au sein de la ville". C'est ainsi que les parents d'élèves décrivent l'établissement situé à proximité du cadre verdoyant du Vallon des Roquettes, à Octeville. L'école elle-même est bordée d'arbres. "La mairie de Cherbourg communique beaucoup sur son souhait de végétaliser ses écoles. Regardez comme c'est végétalisé ici : il n'y a pas de travaux à prévoir", lance le père de trois enfants avant l'entrée en classe. La Ville a pourtant d'autres plans dans ses cartons pour l'établissement. Cette végétation luxuriante ferait, estime-t-elle, un cadre idéal le Village des enfants (aujourd'hui installé rue Victor Hugo), un centre de loisirs dévolu au temps périscolaire.

Ce projet s'inscrit dans le cadre du schéma directeur des écoles publiques. La Ville, propriétaire de 41 bâtiments à vocation scolaire, lance un plan de rénovation et recomposition de ce parc sur plusieurs mandats (39 millions d'euros sont budgétés pour le mandat en cours, 125 millions sont "fléchés" sur trois mandats). D'autres écoles sont elles aussi promises à la fermeture sur le territoire cherbourgeois. Sans susciter autant de résistance qu'à l'école des Roquettes. "Depuis des mois, on multiplie les démarches pour informer les citoyens", explique Kiliane Ledanois, représentant des parents d'élèves, "Systématiquement, les gens qu'on a rencontrés pensaient que c'était un problème d'effectif et que l'Education nationale était responsable de la fermeture alors que c'est bien un choix de la mairie."

Ce lundi matin, à l'entrée de l'école, la séance de tractage bat son plein. Une semaine décisive s'ouvre pour l'avenir de l'établissement. Après une première pétition ayant recueilli 1400 signatures mais refusée par la municipalité, les parents en ont lancé une seconde sur la plateforme de participation citoyenne de la Ville. Et ont dépassé les 800 signatures nécessaires pour ouvrir un nouveau débat au conseil municipal jeudi prochain. Kiliane Ledanois y sera présente pour exposer les arguments en faveur du maintien de l'école des Roquettes.

Une école à taille humaine

Une école à la campagne mais aussi à dimension humaine, c'est ce que plaident les parents rencontrés ce lundi par matin par notre équipe aux abords de l'établissement, qui compte aujourd'hui 90 élèves répartis sur des classes de double niveau. "On a une équipe enseignante présente depuis de nombreuses années, qui connait les enfants par cœur, notamment les enfants en situation de handicap pour qui le fait d'être dans une petite structure où tout le monde se connait facilite les échanges et l'inclusion", indique Kiliane Ledanois, "L'école fonctionne bien, les résultats le prouvent pour les enfants qui partent au collège." Un papa confirme : "La taille de l'école permet une dynamique intéressante qui est de s'adapter aux enfants, au rythme de chacun. C'est notre troisième enfant scolarisé ici. on est très content de cette école depuis dix ans."

Mael, dix ans, fera sa dernière rentrée en primaire l'an prochain avant d'entrer au collège. "Comme on n'est pas beaucoup, il n'y a pas beaucoup d'embrouilles et du coup ça fait une bonne ambiance", explique le jeune garçon, "Il y a des bons camarades, des bons amis, je me plais ici." Séparer les enfants, c'est aussi ce que souhaitent éviter les parents d'élèves. "Ici, il y a beaucoup d'enfants issus de dérogations parce qu'ils sont chez des assistantes maternelles. On l'appelle l'école des nounous (Selon la mairie, 65% des élèves ne résident pas dans le quartier).Si l'école vient à fermer, les enfants seront séparés, répartis dans des écoles autour de Cherbourg. On souhaite qu'ils poursuivent leur scolarité ensemble", souligne Kiliane Ledanois.

Ces enfants, ils participeront au rassemblement organisé ce jeudi à 16 h 30 devant la mairie où se tiendra le conseil municipal. "Les enfants sont très affectés. On a eu des chantiers dans la rue et ils ont cru que c'était pour démolir l'école. Ça a été une violence pour eux d'apprendre ça (la fermeture) par voie de presse. C'est nécessaire qu'ils soient là pour entendre le verdict et peut-être qu'il y ait une prise de conscience des élus", estime la représentante des parents d'élèves.

"Amener des services publics qui n'existent pas"

Du côté de la municipalité, on respecte la parole donnée à savoir rouvrir le débat après le succès de la pétition sur la plateforme de participation citoyenne. Mais on défend également le "schéma directeur des écoles publiques" élaboré depuis deux ans. "L'idée c'est de travailler sur une réelle ambition sur le temps de l'enfant : améliorer les conditions d'accueil, offrir aux enseignants toutes les offres pédagogiques possibles, rénover les bâtiments et les rendre moins énergivore", plaide Dominique Hébert, adjoint au maire en charge de l'enfance et de l'éducation. "On a travaillé sur ce projet en lien avec les cadres de l'Education nationale qui proposent de rester sur des écoles à taille humaine avec plus de classes de façon à pouvoir faire du décloisonnement, à avoir la possibilité de construire plus de projets pédagogiques."

Ainsi, ce schéma directeur entend conserver une école par quartier et 16 classes maximumpar école  (deux pour chaque niveau, de la petite section au CM2). "Pas question de faire des écoles usines", assure l'adjoint au maire, qui préfère parler de transformation plutôt que de fermeture de l'école des Roquettes. "Dans ce secteur (Octeville), nous avons deux écoles distantes de 300 mètres l'une de l'autre. L'idée, c'est d'amener des services publics qui n'existent pas. Aujourd'hui, le centre de loisirs n'est pas du tout adapté en termes d'accueil." L'école des Roquettes accueillerait également un relais petite enfance pour les assistantes maternelles, en dehors des mercredi et des périodes de vacances scolaires.

La municipalité souligne enfin le fait que l'école voisine (Bayet) a "largement la capacité d'accueillir les enfants (des Roquettes)". Il y a 20 ans, 360 élèves y était scolarisés. Aujourd'hui, l'effectif cumulé des deux établissements avoisine les 300 enfants.    

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information