Avec six ans de retard, EDF reste optimiste et prévoit le démarrage du réacteur nucléaire EPR au dernier trimestre 2018.
EDF continue d'avancer une date de fin de chantier. 2018, c'est son dernier mot. Il y eût pourtant tellement de dates butoirs que l'électricien n'a jamais pu honorer. Mais EDF reste positif malgré les nombreux aléas rencontré sur ce chantier monstre. Cumulant au moins six ans de retard, EDF prévoit en effet le démarrage du réacteur nucléaire au dernier trimestre de 2018. La zone non nucléaire est, elle, achevée à 95%.
Communication positive
Le chantier du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche) est à plus de 80% achevé, a indiqué mercredi EDF lors d'une visite du réacteur destinée à la presse et aux élus locaux Antoine Ménager, le responsable de ce chantier hors norme. Et ce, malgré que les constructeurs sont encore en train d'essayer de démontrer la fiabilité de certaines pièces clés...Anomalie sérieuse
EDF poursuit la construction sans attendre les résultats de tests en cours notamment sur la fiabilité de la cuve du réacteur. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé en avril 2015 avoir détecté une "anomalie sérieuse" sur cette pièce clé puisque c'est la deuxième barrière contre la radioactivité après la gaine du combustible. Et son constructeur Areva a dû démarrer en décembre des tests qui s'avèrent plus longs que prévu. Le gendarme du nucléaire pense a priori pouvoir se prononcer fin 2016, début 2017.
La cuve de 425 tonnes qui mesure 11 mètres est déjà scellée, avec plusieurs gros composants, comme les générateurs de vapeurs, soudés autour. L'ASN n'exclut aucun scénario y compris de demander à EDF de changer la cuve si les tests ne la convainquent pas.
Quant aux soupapes de sûreté, un "processus de qualification" est aussi toujours "en cours". En juin 2015 l'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire avait annoncé des "difficultés de fonctionnement" qui permettent de réguler la pression de l'eau dans le circuit primaire du cœur nucléaire.
2018, un délai impossible à tenir?
L'EPR cumule désormais au moins six ans de retard, avec un démarrage programmé au quatrième trimestre 2018 alors que son coût a plus que triplé, à 10,5 milliards d'euros, depuis le début du chantier.Pour Yannick Rousselet chargé des questions nucléaires de Greenpeace France, ce délai est "juste impossible à tenir".
(avec AFP )