L'ancien maire PS de Cherbourg-Octeville et ex-ministre vient de lancer un manifeste qui a recueilli 400 signatures. Des élus normands, signataires de la première heure, expliquent leur adhésion.
Le texte est entrecoupé de chapitres comme "refaire Nation" ou "l'Union européenne demeure pour nous la grande espérance pour notre pays". Au-dessous, une liste des signataires, classés par ordre alphabétique où se trouvent les noms de quelques élus (ou anciens élus) normands.
Comme Clotilde Valter. L’ancienne secrétaire d’Etat sous François Hollande dit « travailler sur le projet avec Bernard Cazeneuve depuis longtemps », alors son adhésion au manifeste est dans l’ordre des choses. Elle a quitté le Parti Socialiste en mai 2022, après les accords passés entre le PS et la France Insoumise en vue des élections législatives.
Ce texte n'est pas un catalogue de la Redoute
Clotilde Valter, ancienne secrétaire d'Etat PS
Clotilde Valter défend un texte qui "n'est pas un programme, ni une réponse, ni un catalogue de la Redoute avec des propositions. La France est interrogée sur des questions républicaines et démocratiques, sur les inégalités économiques ou écologiques, et sur sa place par rapport à l'Europe et au monde." C'est une base de travail en somme, une "identification du périmètre de réflexion".
Du côté des signataires, certains sont des leaders issus du PS comme Stéphane Le Foll et Jean-Christophe Cambadélis. "D'autres viennent du parti radical de gauche, d'autres encore sont des figures de clubs de réflexion et puis il y a les citoyens".
Quant au rôle de Bernard Cazeneuve, Clotilde Valter insiste sur une chose "c'est un collectif de personnes qui veulent produire des idées pour préparer l'avenir. On n'en est pas à fonder un parti."
Un chemin est possible
Jean-Michel Houllegatte, sénateur de la Manche
Du côté de Cherbourg, ancien fief de Bernard Cazeneuve, son ancien successeur à la mairie de la ville précise : "ce texte c'est une manière de dire qu'on ne peut pas être dans posture d'opposition et de déni. Il faut proposer une alternative crédible. On verra ce que ça donne ensuite."
Jean-Michel Houllegatte ajoute qu'"un espace politique s'ouvre car Emmanuel Macron avait suscité une forme d'espérance, or sa politique s'est droitisée, il a perdu la boussole d'après l' expression de B. Cazeneuve. Là, la démarche c'est de montrer que la sociale-démocratie n'est pas morte, qu'un chemin est possible."
Dans l'Orne, Gaëlle Pioline maire-adjointe de Flers a donné elle aussi sa signature, « parmi les 400 premiers signataires. Parce que j’ai 30 années de parti socialiste, je suis une féministe, universaliste et je suis attachée à la solidarité nationale. Je me suis retrouvée dans le texte proposé par Bernard Cazeneuve, notamment dans la définition du projet européen, dans sa vision de la laïcité et les valeurs de la République. »
On n'a plus de maison en ce moment
Gaëlle Pioline, maire-adjointe de Flers
Quant à l’avenir, « je ne sais pas sur quoi cela va déboucher. Mais on a déjà besoin d’avoir un texte de référence pour se retrouver et se reconnaître. On n’ a plus de maison en ce moment, le pays a perdu sa boussole. C’est déjà une manière de se retrouver. »
Au sujet du rôle que pourrait tenir Bernard Cazeneuve à l'avenir, Gaëlle Pioline estime qu'"il incarne clairement l’homme d’Etat, il a le verbe aussi et la plume. Mais autour de lui il y a toute une génération de trentenaires et de quarantenaires. Ça m’agace quand je lis que ce sont les éléphants du PS qui ont signé ce manifeste ! Mickaël Delafosse dans l’Hérault, Carole Delga ou Nicolas Mayer-Rossignol sont de la jeune génération ».
