A 53 ans, le député Les Républicains de la Manche, Philippe Gosselin, s'affiche plein de détermination depuis la crise pandémique du Covid-19. Hyperactif, l'élu se confie sur ses "combats" menés, et à mener.
Confiné dans la Manche depuis le début de la crise sanitaire, impossible pour le député Les Républicains, de rester les bras croisés.
L'ancien juriste est un hyperactif de la politique. Peut-être même un accro.Réfléchir à des solutions de sortie de crise, j’y passe mes journées et mes nuits. Je veux être au front. C'est mon adrénaline. Je ne veux pas être un "planqué".
Député de la première circonscription de la Manche, vice-président de la commission des lois à l'Assemblée Nationale, membre de la délégation aux Outre-mer, membre de la commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et juge à la cour de Justice de la République... pour lui, le travail c'est un peu la santé, et des idées, ce n'est pas ce qui lui manque.
Décaler les vacances d’été
L'idée, dit-il, lui est venue en échangeant avec des professionnels du tourisme et de la restauration : décaler les vacances d'été pour qu'elles commencent le 15 juillet et se terminent le 15 septembre.Selon le catholique pratiquant et défenseur de la manif pour tous, cela permettra aux entreprises de reprendre un peu d'oxygène. "Les commerçants vont recevoir une aide de l'État mais ils ont besoin d'un coup de pouce supplémentaire. Il faut aussi soutenir l'activité. Au lieu de fermer à minuit, les bars et restaurants pourraient fermer à 2h du matin, etc..."
Il s'agit de "redonner le moral au secteur du tourisme et de la restauration, puisqu'on n'aura pas de touristes étrangers cette année. Il y aura 70 millions de touristes en moins France".
Pour le moment, l'idée n'a pas encore été évoquée à l'Assemblée Nationale.
Maintenir les marchés ouverts
La question de la tenue, ou non, des marchés en France, génère interrogations et crispations depuis le début de la crise du coronavirus.Après une manifestation de commerçants ayant eu lieu à Saint-Lô, le député témoigne, de nouveau, de son mécontentement sur le sujet.
Dans un mail adressé samedi 25 avril au préfet, il souhaite que soit réexaminée la situation de certains marchés, en particulier à Saint-Lô, Carentan, Coutances et Valognes.Aujourd’hui, je suis en guerre, en bagarre, avec le préfet de la Manche. Rennes a 8 marchés, l'Ille-et-Vilaine, 140 ! Chez nous, rien. Ce n’est pas normal.
Sa colère contre l'annulation de la "cérémonie du 8 mai"
Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron le 18 avril dernier, le parlementaire s’est dit « scandalisé » par l’annulation des cérémonies du 8 mai, marquant le 75e anniversaire de la victoire sur le nazisme et l'hommage aux victimes de la Shoah déportées pendant la guerre.
Pour l'élu, « la République doit honorer ses morts », coronavirus ou non.
Finalement, et petite victoire de Philippe Gosselin, le gouvernement annonce 3 jours plus tard, le maintien de la cérémonie du 8 mai, qui pourra finalement avoir lieu dans chaque commune de France, mais sans public.
#commemoration #8mai #COVID
— Philippe GOSSELIN (@phgosselin) April 19, 2020
Les cérémonies du 75e anniversaire de la victoire sur le nazisme, de la libération des camps, seront bien maintenues!
Merci à @EmmanuelMacron de répondre ainsi à ma demande, bien relayée ce week-end.
La République debout!
La Nation rassemblée! pic.twitter.com/oXmjr0vLhd
Sa prise de défense des agriculteurs
Vendredi dernier, Philippe Gosselin a fait part de son mécontentement suite à une fake news relayée par Manche Nature, une association de défense de l'environnement, sur sa page Facebook.
Cette dernière mettait en cause le fumier dans la propagation du Covid-19. Pour celle-ci, les épandages agricoles seraient des facteurs de propagation du coronavirus.
En réaction, le député a eu, précise t-il, un "petit coup de gueule" : "le lisier et le fumier, sont des engrais naturels. Nos agriculteurs ont déjà bien des soucis en ce moment, sans qu’il y ait besoin d’en rajouter (...) Participer à une telle désinformation me paraît non seulement malhonnête, mais aussi irresponsable."
Assouplir les règles funéraires
Dans un courrier datant du 24 avril au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, Philippe Gosselin demande un assouplissement des règles funéraires imposées depuis quelques semaines par le gouvernement.L’élu manchois rappelle que de nombreuses familles n’ont pu se recueillir devant le corps de leur proche en raison des règles imposées pour raisons sanitaires. Les rites, civils comme religieux, ont en effet été réduits, afin de limiter tout risque de contamination.Il y a des familles qui n’ont pas pu tenir la main dans le dernier souffle, ou assister à l’enterrement de leur frère, de leur père, de leur mère. Au nom de toutes les familles endeuillées, je demande au gouvernement, avec humilité, de bien vouloir assouplir les règles funéraires actuelles.
"Je fais au mieux, Inch'Allah", la carte blanche de Philippe Gosselin
Dans un franc-parler, un brin excentrique, le député de confession catholique et père de cinq enfants, nous dit ses 4 vérités.
"Le rôle d’un parlementaire, c’est d’être un facilitateur, un porte-parole, d’être à l’écoute de son territoire et de ceux qui souffrent toute l’année (...) Moi qui ne peux pas être utile comme un soignant, je dois tout de même user de tous les moyens pour faire avancer la société. Cela peut paraître un peu présomptueux, mais c’est la haute mission que je me suis faite (...) Ce n’est pas un combat politique, c’est un combat de l’homme. J’y passe mes journées, mes nuits, je veux être au front. Je ne veux pas être un planqué. Mon mandat me donne de la visibilité. Ma force, c’est mes coups de gueule, mon adrénaline. J’agis tel que je le sens. Mon parti ne m’a donné aucune consigne (...) Parfois, je me fais insulter de "grosse merde" sur les réseaux. Peu importe. Je n’ai pas réponse à tout. Je fais ce que je peux en mon âme et conscience. Au moins, j’aurais rien à me reprocher, Inch'Allah (...) Quand nous sommes dans une période aussi douloureuse que la nôtre, nous devons garder ce qui fait l’unité de la nation. Il faut montrer que chacun dans son bocal, forme un peuple. Il faut montrer, qu’il sait se relever, car oui, nous saurons nous relever."