Pour Georges Mullins, vétéran du Débarquement dans la 101e Airborne, "les héros, les vrais, ne sont pas revenus"

D'Utah Beach jusqu'au nid d'aigle, Georges Mullins a combattu au sein de la 101ᵉ Airbone pour libérer l'Europe. 80 ans après le Débarquement allié en Normandie, l'un des derniers survivants de ce mythique régiment reste modeste et pacifiste convaincu.

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C’est mon héros. D’ailleurs, même s’il ne s’en rend pas compte, c’est le héros de beaucoup de gens, grâce à tout ce qu’il a accompli dans la vie. C’est un honneur de le connaître. Il mérite le respect.” Jay est l'un des plus proches amis de Georges Mullins. Ce jour-là, avec Ann, ils ont tenu à l'emmener au restaurant pour souffler ses 99 bougies. Un moment simple, à l'image du vétéran qui mène une paisible retraite, seul avec son chien Captain, dans les montagnes de la Californie du Nord. "Je ne veux pas aller en maison de retraite. Si je vais là-bas, je meurs.

La mort, George l'a côtoyée à plusieurs reprises. De très près. La première fois, il n'avait pas encore 20 ans. J'étais juste un gamin de 19 ans. J’avais tout à apprendre. D’ailleurs, j’apprends toujours", raconte le presque centenaire. "Ce jour-là, je suis monté sur une barge aux premières lueurs du jour."

Dans l'enfer des marais

Utah Beach est la plage de l'opération Overlord la plus à l’Ouest, la seule située sur la côte nord-est du Cotentin. Elle s’étend de Sainte-Marie du Mont à Quinéville. Elle a été ajoutée en dernier au plan de bataille initial.
L'objectif est de progresser vers Cherbourg afin de s’emparer du port en eau profonde, un élément indispensable du dispositif logistique des alliés. Derrière la plage, une zone marécageuse. Les Allemands comptent sur l’aspect dissuasif de cet obstacle naturel. Ils ont même volontairement maintenu certaines zones inondées pour empêcher un éventuel débarquement.

Les Alliés ont donc lancé une opération aéroportée avec la 82e et la 101e pour prendre pied à Sainte-Mère Eglise et Chef du Pont puis prendre le contrôle des routes qui menaient à la plage. Le 6 juin 44, George, contrairement à plusieurs de ses camarades, arrive par la mer. "Moi, j’étais assis à tribord, à l’avant de la barge. De là, je pouvais entrapercevoir les bateaux. Au fur et à mesure que nous avancions, il y avait des cuirassés. Et plus nous approchions, plus il y avait des petits bateaux un peu partout. Il y avait aussi ces énormes dragueurs de mine qui faisaient exploser les grosses mines flottantes.” 

Une grande lumière blanche

En fin de journée, les pertes sont relativement faibles comparées à Omaha : 200 morts. Utah Beach est la plage la moins meurtrière du jour J. Plus de 23 000 hommes et 1700 véhicules y ont débarqué. Georges est l'un d'eux. Le plus dur commence.

"Je ne peux décrire ce que j’ai vu”, commence le vétéran de la 101e. Dans les marais du Cotentin, de l’eau jusqu’au cou, le jeune homme de 19 ans frôle la mort à plusieurs reprises. “Le pire moment, c'est quand des obus ont été largués juste au-dessus de nous. Autour de moi, il y avait plein de cadavres. Du bétail aussi était mort. Les obus explosaient de partout. La seule chose qu’on voyait, c’était cette grande lumière blanche qu’ils formaient en explosant.

80 ans plus tard, ces images restent gravées dans sa mémoire. De son passé militaire, Georges a également conservé un uniforme de la 101e, un uniforme qu'il aime parfois revêtir. Cet uniforme m’est très cher parce que c’est MON uniforme, parce qu'il fait partie de ma vie.” Cette page de son histoire a duré plusieurs mois. Avec la 101e, Georges Mullins est allé jusqu'au nid d'aigle d'Hitler pour libérer l'Europe. Après la guerre, il est resté patriote. Mais pas va-t-en-guerre. “Moi, je savais très bien pourquoi je me battais. Je me battais contre le fascisme. Et je n’ai pas changé d’un iota. Je suis juste plus vieux et plus fort.” 

Dans quelques jours, Georges Mullins foulera de nouveau le sable des plages de Normandie, où il sera célébré en héros. "Les héros, les vrais, ne sont pas revenus. Moi, je suis juste Georges", s'excuse l'un des derniers survivants de la 101e. 

Un documentaire sur France 3 Normandie

En avril dernier, Florent Turpin et Simon Le Pape, journalistes à France 3 Normandie, ont traversé l'Atlantique pour rencontrer les derniers vétérans américains du D-Day. Avant ce qui sera sans doute leur dernier voyage en Normandie, Jake mais aussi Andy, Arlester, Carl ou George, leur ont raconté leur histoire, celle de jeunes hommes qui, en 1944, n'avaient aucune idée de l'endroit où ils allaient débarquer, ni de la guerre qu'ils allaient mener à l'autre bout du monde, loin de chez eux.

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A l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement, découvrez les témoignages poignants de vétérans américains du D-Day avant leur retour en Normandie. Rendez-vous le mercredi 29 mai à 22 heures. ©France 3 Normandie Caen

Ces témoignages poignants sont à découvrir le mercredi 29 mai, à 22 heures, dans un numéro spécial d'Enquêtes de région consacré au 80e anniversaire du Débarquement sur France 3 Normandie et sur la plateforme France.tv. 

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