Le député normand Philippe Gosselin et d'autres élus cosignent une proposition de loi pour "le droit d'uriner en paix"

Enregistré ce mercredi à la Présidence de l’Assemblée nationale , le texte vise à interdire les écrans publicitaires dans les toilettes publiques.

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Le style est moins austère que d'ordinaire. "Qui n’apprécie pas ce rare moment de tranquillité : pisser ? Ces minutes de repos, quand dans la joie du besoin qui s’accomplit, en même temps que la vessie se libère, l’abdomen reprend son souffle, l’esprit respire, s’apaise ?", est-il ainsi indiqué en introduction de la proposition de loi enregistrée ce mercredi 6 novembre à la Présidence de l'Assemblée nationale. Dix élus de la République, des députés de toutes obédiences politiques, de la France Insoumise avec François Ruffin à LR avec Philippe Gosselin, ont cosigné ce texte visant à instaurer "un droit d'uriner en paix" dans le code de la santé publique.

Si l'intulé (et le style) peut prêter à sourire, les auteurs entendent dénoncer un problème des plus sérieux selon eux : la prolifération des écrans publicitaires dans l'espace public.
 

"Ces dernières années, dans les gares, les centres commerciaux, les stations de métro, les pompes à essence, les écrans publicitaires saturent l’espace public (...) Le « Digital Out-Of-Home » (DOOH), voilà le nom donné par le secteur à cette offensive, avec un budget qui a doublé en trois ans."  Les députés dénoncent la pollution lumineuse, le gaspillage énergétique mais aussi les risques d'espionnage des citoyens par ces écrans publicitaires. "Dotés de capteurs, ces écrans nous scrutent avec des caméras, ou avec des capteurs thermiques, de quoi mener une analyse fine : le message est-il reçu ou non? Sur quelle cible  ?" Un espionnage jusque dans les moments les plus intimes.

"Depuis 2015, 2 500 de ces écrans ont colonisé 1 200 urinoirs, dans vingt-cinq villes françaises", s'alarment les élus de la République. Et de citer l'inventeur du dispositif pour illustrer leurs craintes : " Les toilettes sont un des derniers lieux où l’attention du public est encore captive, avec un ciblage optimal (sexe, horaires, typologie de lieu…) et un taux de mémorisation de 85 %...". Les députés proposent donc d'ajouter au code de la santé publique l'article suivant : " Les dispositifs publicitaires numériques sont interdits dans les sanitaires des établissements recevant du public et des lieux de travail. "


 
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