C'est l'une des conséquences de l'hiver exceptionnellement doux. Les maraîchers dans le Cotentin font face à des récoltes précoces. Très touchée en ce moment, la production du choux, très importante dans le Val-de-Saire. Résultat: surproduction et baisse des prix.
Le moral des maraîchers est inversement proportionnel au mercure. La douceur constatée ces dernières semaines est loin de faire leurs affaires. "On récolte des choux qui sont un mois et demi en avance sur le planning de notre récolte donc on pousse, on pousse et puis ça arrive trop vite", explique Mathieu Lecler, maraîcher à Réville, "En plus , ils sont de qualité médiocre parce que ce sont des choux qui devraient normalement pousser avec des températures entre 5 et 6 degrés". Or, ce lundi, le thermomètre indiquait une dizaine de degrés en plus.
Une mauvaise qualité à laquelle s'ajoute un manque d' "appétit" du consommateur. Car quand il fait doux, les "légumes d'hiver" ne font pas vraiment recette. A mi-saison, le choux-fleur est en surproduction chronique. "C'est la première fois que je vois ça, 400 palettes d'invendus, ça représente 18 000 colis, on ne sait pas quoi en faire", raconte Jean Fouace, responsable du magasin au Groupement Des Producteurs De Légumes De La Manche. Les 100 000 choux-fleurs stockés dans le hangar de cette coopérative sont donc voués au broyage. Seule une baisse sensible des températures pourrait éventuellement sauver une saison bien mal engagée.
Reportage de Sylvain Rouil et Lucie Denechaud
Intervenants:
- Mathieu Lecler, maraîcher à Réville
- Jean Fouace, responsable du magasin au Groupement Des Producteurs De Légumes De La Manche