Depuis début avril, l'unité de production n°1 de le centrale de Flamanville est à l'arret. D'importants travaux de maintenance et de rénovation sont en cours dans le cadre de la visite décennale et du grand carénage d'EDF, un plan destiné à faire durer les centrales un peu plus longtemps que prévu.
C'est du jamais vu à Flamanville. Les 1200 personnes assurant le fonctionnement normal de la centrale ont reçu un renfort conséquent. L'effectif est aujourd'hui doublé. Depuis le début du mois d'avril, l'unité de production n°1 du site est à l'arret pour une opération de maintenance XXL.
Comme tous les 10 ans, la centrale passe son "contrôle technique" sous l'oeil vigilant de l'ASN, le gendarme du nucléaire. "C'est vraiment un moment cél dans la vie de notre installation, y compris aussi au service de la poursuite d'exploitation et là on est vraiment aussi sur un pallier en termes de ressources sollicitées, en termes d'investissement, un pallier haut dans l'histoire industrielle de cette centrale", explique le directeur, Stéphane Brasseur.
A cette "révision" des 10 ans s'ajoute aussi le vaste plan lancé en 2015 par EDF, le "grand carénage", pour moderniser son parc et lui permettre du durer plus longtemps. Près de 50 milliards vont être investis par l'électricien jusqu'en 2025 pour rallonger la durée de vie de ces installations nucélaires, initialement programmée pour une quarantaine d'année. A Flamanville, les réacteurs ont été mis en service en 1985 et 1986. Pour ce seul site, ce sont 70 millions d'euros qui sont budgétés.
Cette somme va notamment permettre de remplacer des pièces majeures comme le tambour permettant de filrer l'eau de mer qui refroidit l'unité de production ou le rotor de 240 tonnes du réacteur. "Ce qui détermine le remplacement, c'est le suivi de son vieillissement mais aussi notre volonté de nous projeter sur une sûreté de fonctionnement élargie qu'on appelle la sûreté de fonctionnement à 60 ans", explique Mathieu Lefrançois, chef de service délégué EDF. Ces interventions lourdes font également suite à une année noire (2017) marquée par 135 jours d'arrêts après un incendie et une fuite d'eau dans le bâtiment réacteur.
Les travaux sur le réacteur n°1 doivent durer cinq mois. A la fin de l'année, ce sera au tour du second réacteur de passer au contrôle technique.
Reportage de Sylvain Rouil
Intervenants:
Stéphane Brasseur, directeur de la centrale de Flamanville
Mathieu Lefrançois, chef de service délégué EDF
Jean-Louis Autret, membre de la cli et de l'Acro (association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest)