La commission d'enquête parlementaire sur la sûreté nucléaire est arrivée ce jeudi dans le Cotentin pour visiter les installations de la région. La députée LREM (ex EELV) Barbara Pompili a déploré que le travail de la commision se heurte au "secret défense".
Depuis le mois de février, la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale sur la sûreté nucléaire sillonne la France pour visiter les diffréentes installations nucléaires. Ce jeudi, cinq députés sont arrivés dans la Manche pour une visite de deux jours. Au programme : l'usine de retraitement des déchets de la Hague et le chantier de l'EPR.
Images de Sylvain Rouil
"Un problème de démocratie"
A l'issue de cette visite de deux jours, la dépuétée LREM (ex Europe Ecologie Les Verts) Barbara Pompili a estimé que la commission d'enquête ne pouvait pas effectuer convenablement son travail. "On nous a donné un certain nombre d'infos mais malgré tout on se heurte à un moment au fait que les tests de sûreté, on ne peut y avoir accès" en raison du "secret défense", a-t-elle déclaré à l'AFP ce mercredi. "On nous dit que ces tests sont concluants. Je ne peux pas vérifier (...) C'est un manque lourd qui pose un problème de démocratie", a ajouté l'ex-secrétaire d'État à la Biodiversité.L'élue était interrogée notamment sur la sûreté des piscines françaises (où refroidissent les combustibles irradiés dans les centrales nucléaires) qui, contrairement à celle de l'EPR en construction, ne sont pas protégées par une coque de 1,80 m d'épaisseur devant résister à la chute d'un avion. Les piscines en exploitation se trouvent aux côtés de chacun des 58 réacteurs français et dans les vastes piscines d'Orano à La Hague.
Mme Pompili s'est par ailleurs "interrogée" sur l'usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague, où se trouve "l'équivalent de cent coeurs de réacteurs aujourd'hui". "On a là une question lourde qui se pose: est-ce que c'est raisonnable de laisser une telle quantité de matière nucléaire au même endroit ?", a dit la députée.
Elle a par ailleurs estimé qu'il était "difficile de dire" si l'EPR serait sûr. "Il y a encore des demandes de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) sur un certain nombre de points importants dont les soudures ; et on a vu qu'on était sur des circuits très importants", a-t-elle ajouté.