"Oui j'ai du caractère !" admet Dominique Baudry en réponse au lachage en règle de six élus qui ont quitté sa majorité. Son ancien premier adjoint la somme "de décider de ne plus rester" si elle estime que les conditions ne sont plus réunies pour diriger la ville. Nous en sommes là...
La crise couvait depuis des mois.
Chaque décision importante divisait la majorité municipale sortie des urnes en 2014. Au printemps, la question du stationnement payant a donné lieu à une bruyante manifestation devant l'hôtel de ville. Et le mois dernier, la décision de limiter l'éclairage public dans certainse rues a provoqué une rupture. Quatre adjoints, et deux conseillers ont décidé de renoncer à leurs charges (en continuant à siéger au conseil). Le fronde est menée par Jean-Marc Julienne qui était le premier-adjoint, et qui est par ailleurs conseiller départemental.
Pourquoi ce divorce ?
Les élus qui viennent de quitter la majorité assurent ne pas vouloir entrer dans une logique d'opposition systématique. Mais ils reprochent les méthodes de Dominique Baudry, sa "manière" d'exercer le mandat et d'appliquer le programme. Ils lui demandent aujourd'hui davantage d'écoute et de collégialité. "La balle est dans son camp, prévient Jean-Marc Julienne qui lui intime "de ne plus rester si elle pense que toutes les conditions ne sont pas réunies pour bien fonctionner".
La réponse (tranchante) de madame le maire :
"Oui, j'ai du caractère, reconnaît-elle. Mais je ne suis pas née de la dernière pluie. Quand une femme a du caractère, on dit qu'elle est autoritaire. Quand un homme a du caractère, on dit que c'est un bon manager qui tient ses équipes. Je pense que je suis victime de mon sexe. Hélas, je ne suis pas la seule". A aucun moment elle ne parle de démission. La prochaine réunion du conseil municipal promet d'être animée.
Le reportage de Stéphanie Potay, Hélène Jacques et Joël Hamard :
intervenants : Jean-Marie Wojylac, 9e adjoint; Jean-Marc Julienne, premier adjoint; Dominique Baudry, maire de Granville