Le bras de fer entre le Département et la Ville d'un côté, et les opposants au projet de réaménagement de la zone portuaire de l'autre. Ces derniers estiment avoir remporté une victoire après l'annulation de la révision du plan local d'urbanisme.
Que le port reste un port. C'est en substance le credo de l’association pour la promotion des ports de Granville. Celle-ci a engagé depuis de nombreux mois un bras de fer avec la Ville et le Département. Au coeur du conflit: un projet de réaménagement de la zone portuaire qui prévoit, notamment, l'implantation d'un cinéma, d'un casino et de nombreux commerces. "Ce projet, très conséquent, va avoir pour incidence de priver les espaces portuaires de disponibilité qui son nécessaires à la pêche et aux activités maritimes", plaide André Juin, le co-président de l'association, qui a porté l'affaire en justice. Et estime avoir remporté une victoire.
Le 25 septembre dernier, le tribunal administratif de Caen a annulé la révision du Plan Local d'Urbanisme adopté en mai 2017, une révision qui constituait un préalable au projet porté par le Département et la Ville. Mais à en croire le maire de Granville, si cette décision de justice complique les choses, l'association pour la promotion des ports de Granville pourrait bien être l'arroseur arrosé. "L'annulation du PLU n'impactera pas le projet d'aménagement urbain des quais et de la rue des Isles", affirme Dominique Baudry. En revanche, ajoute l'élue, "il pourrait impacter le projet d'infrastructures maritimes, notamment l'extension du port de plaisance, la réhabilitation du chantier naval".
Avec près de mille emplois directs l'avenir du port est évidement un enjeu majeur du Département. Le début des travaux est prévu pour la fin de l'année 2020.
Reportage de Nicolas Dalaudier et Joël Hamard
Intervenants:
- André Juin, co-président de l’association pour la promotion des ports de Granville
- Jean Morin, Vice-Président du Conseil Départemental de la Manche
- Dominique Baudry, maire de Granville