Pour les habitants du Mont-Saint-Michel, rentrer chez soi est un parcours du combattant

Depuis que le Mont-Saint-Michel est redevenu une île, la vie d'une partie de ses rares habitants et des commerçants a été modifiée. L'accès au Mont est extrêmement sécurisé et complique fortement le quotidien des Montois.

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C'est l'un des sites les plus visités en France. En moyenne, ce sont plus de deux millions de personnes chaque année qui viennent découvrir (ou redécouvrir) le Mont-Saint-Michel. Un site donc très sensible en termes de sécurité au regard de sa fréquentation et du contexte actuel. Ainsi, en juin dernier, la préfecture de la Manche annonçait un renforcement conséquent du dispositif de vidéo surveillance.
 

La sécurisation du site est également assurée par un contrôle draconien de l'unique voie d'accès au Mont. Ainsi, pour rentrer chez lui, Jean-Yves Lebrec, l'un des rares habitants sur le rocher, doit passer une première barrière, grâce à un badge, puis une seconde, qu'un policier lui ouvre après en avoir fait la demande via un interphone. Au quotidien, ce dispositif est particulièrement pesant pour le Montois qui circule simplement à vélo. "On ne va pas demander la permission de rentrer chez soi à chaque fois qu'on passe et en plus de prendre rendez-vous à l'avance", s'insurge Jean-Yves Lebrec, "C'est à l'administration de s'organiser pour nous laisser passer."

Deuxième population du Mont-Saint Michel après les touristes, les commerçants (et leurs fournisseurs) doivent également se plier à ce protocole pour exercer leur activité, un protocole qui manque quelque peu de souplesse en cas d'imprévu. "C'est au bon vouloir de la personne qui est derrière ses écrans et qui va dire: j'ai été prévenu - je n'ai pas été prévenu, j'ouvre - je n'ouvre pas", déplore Mathieu Gaulois, commerçant au Mont-Saint-Michel, "Il y a des fois c'est compliqué: vous avez une machine qui tombe en panne comme une chambre froide ou un frigo, il y a un risque sanitaire."

Alors pourquoi pas mettre à disposition des habitants et des professionnels du Mont un bip ? Pas question, rétorque la préfecture. "Un bip, ça se perd, ça se vole, ça se prête", explique Gilles Traimond, le sous-préfet d'Avranches, "Au bout du compte, vous pouvez faire rentrer un nombre infini de voitures avec un bip et alors vous ne contrôlez plus rien." Réussir à combiner confort et sécurité s'apparente un peu à la quadrature du cercle.


 
Reportage de Nicolas Dalaudier et Joël Hamard
Intervenants:

- Jean-Yves Lebrec, habitant du Mont-Saint-Michel
- Mathieu Gaulois, commerçant au Mont-Saint-Michel
- Gilles Traimond, sous-préfet d'Avranches

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