L'usine des Maîtres Laitiers du Cotentin de Sottevast (Manche) était à l'arrêt depuis dimanche 20 octobre 2024 en raison d'un mouvement de grève des salariés, qui demandaient des compensations financières après les bons résultats de la société. Des primes vont leur être accordées. La mobilisation vient d'être levée.
Les salariés de Maîtres Laitiers du Cotentin et les chauffeurs routiers de Transports Arcens ont fini par obtenir gain de cause.
En grève devant l'usine de transformation de Sottevast (Manche) depuis dimanche 20 octobre pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur travail, ils ont réussi à négocier avec leur direction des récompenses financières.
Les salariés des Maîtres Laitiers bénéficieront d'un chèque de 1 000€ d'intéressement en février 2025, "quelle que soit la conjoncture économique de la société pour la suite de l'année" confie un délégué syndical CFDT.
Les chauffeurs routiers de Transports Arcens recevront quant à eux un 13e mois ainsi qu'une prime de partage de valeur de 300 euros.
Satisfaits d'avoir obtenu ces avancées financières, l'ensemble des grévistes ont pris la décision de stopper la mobilisation ce mardi 22 octobre 2024 dans l'après-midi. Ils ont repris le chemin du travail.
Jointe par téléphone, la direction des Maîtres Laitiers, spécialisée dans la production de fromages frais, de crème, de lait et de beurre, n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations pour évoquer la situation.
Une grève très suivie
Plus de 300 personnels des Maîtres Laitiers du Cotentin et des chauffeurs routiers de Transports Arcens s'étaient mis en grève dimanche 20 octobre, devant l'usine de transformation située à Sottevast dans la Manche.
Cette mobilisation grandement suivie avait entraîné l'arrêt de 90% de l'activité au sein de l'usine normande qui, selon les grévistes, ne reconnaissait pas assez le travail de ses salariés.
"L'entreprise affiche de très bons résultats qui se chiffrent en millions. Nous voulons une prime de partage des valeurs de 1500 euros pour le travail effectué" lançait lundi Julien Destienne, délégué syndical CFDT chez les Maîtres Laitiers, qui déplorait également les difficultés de dialogue social avec la direction et le cadre de travail de plus en plus néfaste au sein des Maîtres Laitiers.
93 démissions en 15 mois
"Nous devons à chaque fois nous mettre en grève pour discuter. Il y a un manque de communication générale. On vient d'apprendre par les médias que la coopérative va lancer une nouvelle gamme, sans qu'on soit prévenu. Et les conditions de travail sont à revoir" renchérit le délégué syndical, en pointant du doigt les 93 démissions de salariés depuis juillet 2023.
Des salariés qui ont parfois 15 ou 25 ans d'ancienneté chez les Maîtres Laitiers partent à cause de la pression et du manque de reconnaissance au travail. C'est la première fois qu'on connaît un tel turnover.
Julien Destiennedélégué syndical CFDT chez les Maîtres Laitiers
De leur côté, les chauffeurs routiers tiraient la sonnette d'alarme sur leurs conditions de travail.
"Le plus dur, ce sont les horaires. C'est de partir le soir, à 18 heures. De rouler toute la nuit. Rentrer deux jours après, à 7 heures. Puis, on nous appelle le soir pour le lendemain ou pire, parfois 2h avant de repartir pour un nouveau cycle sur Paris, énumérait Franck Tison, délégué CFDT Arcens. On croise à peine nos épouses, nos enfants. Sans pouvoir avoir d'organisation familiale".