Manque d'AESH. "C'est compliqué de gérer les cours car je suis malvoyant", l'inquiétude des élèves et de leurs parents

Des professeurs et parents d’élèves du collège de Canisy, dans la Manche, se sont mobilisés ce lundi 30 septembre, pour protester contre le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).

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Tom a 11 ans. Malvoyant, il vient de faire sa rentrée en classe de 6ème au collège Jean Follain, à Canisy, dans la Manche. L'adolescent bénéficie d’une accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) à hauteur de treize heures par semaine : "Elle peut écrire mes leçons quand les cours vont trop vite pour moi. Elle peut regarder dans le manuel d'histoire-géo par exemple car c'est écrit trop petit pour moi. Elle m'aide aussi dans l'utilisation de l'ordinateur et le classement de mes feuilles de cours", nous explique ce dernier.

Se mobiliser pour plus d'AESH

Mais en réalité, la présence de l'AESH est indispensable pour le jeune Tom. Il devrait l'avoir à ses côtés à temps plein : "Quand elle n’est pas là, c'est compliqué de bien gérer mes cours vu que je suis malvoyant. Je n'écris pas très vite, par exemple, alors son aide est précieuse", nous confie le collégien.

Une situation que déplore sa maman : "La MDA (Maison de l'Autonomie) nous a envoyé une notification pour que Tom ait une AESH à temps plein. Mais avec le peu de moyens humains déployés, le manque d'accompagnant, c'est compliqué. Là, il a quelqu'un qui l'aide que sur les cours principaux comme le français, l'histoire-géo. On espère que les choses vont changer".

Ce lundi 30 septembre, les parents d'élèves et les professeurs se sont donc mobilisés, par solidarité, devant l'établissement, car le manque d'accompagnants pénalise toute la classe : "Ce manque d'AESH, on le vit au quotidien dans nos classes. On a essayé d'adapter nos conditions de travail, nos pratiques depuis une dizaine d'années pour accueillir tous les élèves. Mais pour les élèves en situation de handicap, il faut des accompagnants pour que nous ayons du temps pour tous les élèves", explique Marie-Christine Leroux, professeure de mathématiques au collège Jean Follain à Canisy.

2 500 demandes pour 850 AESH dans la Manche

Elle ajoute : "Aujourd'hui, en plus de la vingtaine d'élèves qu'on doit gérer par classe, on doit aussi gérer des élèves dyslexiques qui ont besoin qu'on leur relise les consignes, qu'on leur reformule les consignes. On doit aussi gérer par exemple un enfant qui souffre d'un trouble de l'attention et donc d'hyperactivité. Ils ont besoin d'accompagnants car parfois pour nous c'est très compliqué à gérer".

Quatre postes ont été affectés dans cet établissement, mais ce n'est pas suffisant. Il en faudrait au moins 6 supplémentaires, d'après les parents d'élèves.

Les dossiers se trouvent désormais à l'Inspection d'académie, qui doit gérer 2 500 demandes pour 850 AESH dans la Manche : "L'ensemble des AESH qui sont à ma disposition sont réparties sur l'ensemble des collèges, lycées et écoles du département. L'ensemble des AESH est calculé au prorata du nombre d'élève et nous avons donc cette répartition qui est effectuée. J'entends bien la difficulté, ce n’est pas toujours simple d'avoir le nombre précis aux besoins. On fait un travail pour les répartir au plus près des besoins car ça bouge en fonction de ce qu'on avait prévu", précise Stéphane Vautier, Directeur académique des services de l'éducation nationale (Dasen) de la Manche.

Il ajoute que : "On a les moyens, mais les moyens sont répartis sur l'ensemble du département. On étudie les situations qui se présentent à nous. On a tout au long de l'année, en fonction du nombre d'AESH qu'on peut recruter, étudier les besoins pour chaque situation."

La difficulté, c'est donc d'ajuster au mieux, alors que les besoins, eux, ne cessent d'augmenter, de 10% voire 20% certaines années.

 

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