Une pénurie de jockeys d'entraînement sévit dans le sud Manche. Or, un cheval de course est un athlète qui doit s'entraîner tous les jours. Pourtant gratuites, les formations peinent à recruter pour la rentrée.
Patrice Quinton est entraîneur. Dans son écurie, une soixantaine de chevaux suivent un programme rigoureux : chaque matin, ils sont montés par une dizaine de cavaliers et cavalières. Ce professionnel aimerait augmenter le nombre de ses cavaliers, mais il ne trouve pas de personnel. "Il pourrait y avoir 10 ou 15 chevaux de plus avec au moins trois personnes de plus. Si on avait les personnes en face quoi... ", explique Patrice Quinton. Ce manque de cavalier freine le développement de l'entreprise et peut même mettre en péril l'avenir de certaines écuries.
Zoé a 25 ans, elle est jockey d'entraînement depuis trois ans. Elle aime son métier, mais elle l'admet, les conditions de travail peuvent en rebuter certains. On travaille de tout temps, là par exemple ce matin, il y a eu un gros orage avec la tempête, la pluie. On prend la neige, le vent, la grêle et puis il faut se lever tôt et il faut être motivé quoi.
Horaires aménagés et formation gratuite pour les jockeys d'entraînement
Pour motiver les candidats, la filière a depuis longtemps fait un effort : des horaires aménagés, des salaires valorisés de 1500 à 3000 euros net. Dans le sud Manche, la Maison Familiale Rurale propose même une formation gratuite. "On a eu une quinzaine de contacts, mais c'est vrai que souvent les contacts ne viennent pas jusqu'au bout du recrutement".
Une nouvelle formation doit débuter à la rentrée, à condition d'avoir suffisamment d'élèves. Dix places sont financées par la région Normandie, mais aujourd'hui seules cinq personnes ont candidaté.
En 2022, le site internet Equiressource (le Pôle emploi des métiers du cheval) comptabilisaient 276 offres d'emploi sur l'ensemble du territoire français rien que dans la filière course.