Une décision de la cour d'appel de Caen a entraîné la saisie de 28 perroquets dans un élevage situé à Sainteny dans la Manche. La traçabilité des oiseaux n'était pas toujours respecté. C'est la première fois qu'un tel trafic est démantelé dans le département.
"C'est un très gros trafic " insiste Marcel Jacquot, secrétaire de l'association Manche Nature. 28 perroquets dont des espèces très rares venant d'Amazonie ont été saisis ce mardi 7 juillet dans un élevage de Sainteny. Au total, 71 perroquets ou perruches étaient concernés par la condamnation de la cour d'appel de Caen mais tous n'ont pas été retrouvés vivants, Cette confiscation est d'une ampleur inédite selon les différents acteurs de cette opération.
Des animaux morts ou disparus
"Ce genre de trafic est très rare dans la région" assure Marcel Jacquot. L'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) et deux officiers de la police judiciaire de Coutances, responsables de la confiscation, ont constaté l'étendue de la fraude. " Ces espèces peuvent être revendues entre 500 et 15 000€ pièce" précise une source proche de l'enquête. Tous les animaux n'ont pu être confisqués car ils étaient morts ou étaient manquants, envolés?
L'association Manche Nature qui s'est portée partie civile lors du premier procès au tribunal correctionnel de Coutances et devant la cour d'appel de Caen, est au coeur de cette affaire. En effet, un adhérent de l'association avait découvert qu'un concurrent de cet élevage avait déposé une plainte dénonciatrice en 2011. L'ordonnance de la cour caennaise a condamné l'éleveuse à payer une amende de 8 000€ ainsi qu'à fournir des dommages et intérêts à l'association Manche Nature.
Des espèces protégées et très rares
La valeur totale des 71 oiseaux est estimé à 135 000€. Les 28 perroquets saisis ont été accueillis au centre de sauvegarde de la faune sauvage Alca torda dans les Landes.
Selon les services de gendarmerie " l'élevage possédait plus de 400 oiseaux au début de la procédure. C'est une institution dans le secteur, un site reconnu en France. On a constaté des problèmes dans le suivi du marquage , il y avait de véritables manques de traçabilité. Les enclos n'étaient pas adaptés aux animaux. On a retrouvé 3 perroquets ara hyacinthe morts , un autre étaient en très mauvais état. Il en reste 10 000 dans le monde, ils ont une vraie valeur patrimonial" regrette ce gendarme.