Si le glyphosate est interdit à la vente pour les particuliers, ce n'est pas encore le cas pour les professionnels. Dans le Val de Saire, une exploitation laitière s'est portée volontaire pour participer une expérimentation zéro glyphosate. Des alternatives à l'herbicide y sont testées.
Le Glyphosate, herbicide déclaré « cancérogène probable » par l'Organisation mondiale de la Santé (l'OMS) est dans le collimateur de la région Normandie. Pour anticiper sa potentielle interdiction dans les années à venir, 38 exploitations agricoles, soutenues par la région, se sont engagées depuis le 25 octobre dernier dans un dispositif d'arrêt progressif du glyphosate d'ici 2021.
Dans le Val de Saire, une exploitation laitière s'est portée volontaire pour participer à cette expérimentation. Eleveur laitier depuis 30 ans, Denis Lamare fait pousser du maïs pour nourrir ses bêtes. Pour l'implantation de son maïs pour "avoir un sol propre", il utilise du glyphosate à 2 à 3L/hectare. Mais cette habitude est en train de changer. Denis participe à un programme pour arrêter progressivement d'utiliser cet herbicide, d'ici deux ans.
Le glyphosate on a décidé d'essayer de l'arrêter parce que c'est un produit qui va être interdit dans le commerce dans 3, 4 ans. On voulait se préparer, en étant accompagné, à s'en passer avec d'autres techniques.
Denis Lamare, éleveur laitier.
Pour se faire aider dans sa démarche, Denis a choisi la Chambre d'Agriculture du Cotentin pour l'épauler. L'occasion pour lui d'échanger sur les idées de production alternatives qu'il a en tête.
L'avantage de cette technique est d'empêcher la pousse des mauvaises herbes entre deux cultures, utilité principale du glyphosate auparavant pour Denis. Mais l'enjeu est aussi d'arriver à trouver le bon équilibre entre solutions respectueuses de l'environnement et productivité.Pour notre exploitation, on a deux solutions, faire de l'herbe avec du trèfle et la deuxième solution c'est d'implanter une facélie, un couvert végétal, qu'on redétruira au printemps.
"On est dans une exploitation laitière où les agriculteurs travaillent beaucoup", explique Patrick Lepoittevin, Responsable de la Chambre d'agriculture du Cotentin, "donc c'est comment on met en place des actions pour arriver à remplacer et arriver à zéro glyphosate. Comment on va gérer le temps. Il ne faut pas que ses actions là soient trop consommatrice de temps parce qu'ils n'en ont pas davantage".
L'expérimentation de Denis vient de commencer. D'ici 1 an il devra réduire de moitié sa consommation pour arriver en 2021 à s'en passer totalement.