Mobilisation nationale à Paris : les sages-femmes qui travaillent en Normandie se mobilisent

Elles sont parties de plusieurs villes de Normandie, tôt ce jeudi 7 octobre 2021, pour rejoindre la manifestation organisée à Paris. Les sages-femmes demandent une reconnaissance de leur métier et une meilleure rémunération.

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Elle se sont habillées en noir parce qu'elles estiment que leur profession est en deuil. Une centaine de sages-femmes qui travaillent en Normandie ont pris le train ou le car ce jeudi 7 octobre de Caen mais aussi de la Manche et de l'Orne pour aller manifester à Paris avec leurs collègues venues de toute la France.

Au coeur de leurs revendications, la reconnaissance de leur métier et une revalorisation salariale à la hauteur de leurs tâches. A la fin de leur formation de cinq ans, les sages-femmes sortent avec un statut médical qui n'est pas reconnu par les directions des hôpitaux.

Aujourd'hui dans les hôpitaux, on est assimilé aux professions paramédicales et cela a des conséquences sur nos rémunérations. Ce n'est pas normal.

Annabelle Monnier, sage-femme au centre de puériculture de l'hôpital de Falaise.

Mobilisation aussi à Cherbourg

Une délégation de sages-femmes du Cotentin a pris le train ce matin en gare de Cherbourg pour se rendre à la manifestation nationale prévue dans la capitale. Une délégation qui n'est pas passée inaperçue et qui a même été entendue au micro de la SNCF.

Dans la capitale, les sages-femmes du cotentin ont rejoint leurs collègues des autres départements normands pour se fondre dans le cortège qui s'est rendu au ministère de la Santé.

Une charge de travail qui augmente et des effectifs qui diminuent

Depuis plusieurs années, le travail des sages-femmes est devenu de plus en plus difficile avec des taches que se multiplient et des effectifs qui sont parfois en diminution. Selon les syndicats de la profession, il n'est pas rare qu'une sage-femme se retrouve seule dans les urgences d'un service de maternité. Une situation qui pose le problème de la qualité de l'offre de santé pour les femmes qui accouchent, précise Annabelle Monnier, sage-femme, qui ajoute "On nous a octroyé beaucoup de compétences mais on nous a pas donné les effectifs supplémentaires pour assumer correctement ce travail supplémentaire, on a beaucoup de mal a prendre en charge correctement les femmes lors de leurs accouchements".

Le compte n'y est pas 

Les dernières propositions de revalorisation salariale annoncées par le ministre de la Santé, Olivier Véran ont été accueillies mi-septembre très froidement par les sages-femmes. Une prime de cent euros net en janvier 2022 et une hausse de salaire de cent euros brut par mois, deux mesures très éloignées des revendications de la profession.

Un rapport récent de l'inspection générale des affaires sociales constate des revenus inadaptés des sages-femmes, on nous propose une revalorisation salariale très en-deçà de nos revendications. Cent-quatre-vingt euros net en prime et salaire alors qu'il nous faudrait une augmentation de six cents euros !

Claire Lacourt, sage-femme adhérente de l'Union Nationale et Syndicale des sages-femmes.

Conséquence directe de ce malaise, beaucoup de sages-femmes jettent l'éponge et s'orientent vers d'autres chemins professionnels. C'est le cas de Claire Lacourt qui a choisi de quitter la fonction hospitalière : "J'ai donné ma démission parce que faire des nuits les week-ends, avoir la responsabilité de la naissance d'un enfant et du bien-être de la femme, de faire en sorte que tout se passe bien, pour une rémunération trop faible, ce n'etait plus vivable pour moi" ajoute Claire Lacourt qui exerce aujourd'hui en libéral.

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