Cette expérimentation est dénoncée par l'association "40 millions d'automobilistes".
L'expérimentation des radars embarqués gérés par des sociétés privées débute ce vendredi 24 février, en Normandie , au grand dam de l'association 40 millions d'automobilistes qui dénonce leur "privatisation".
Pas de contravention pour le moment
Ce test "ne donnera lieu à aucune contravention" dans un premier temps, a assuré la Sécurité routière dans un communiqué. Il durera jusqu'au 1er septembre, date à laquelle le dispositif sera effectif en Normandie avec "la première voiture-radar conduite par un opérateur privé", avant d'être "progressivement étendu aux autres régions".Ce lancement fait suite à l'annonce du gouvernement, le 2 octobre 2015, de l'"externalisation" du pilotage des voitures transportant les radars mobiles nouvelle génération (RMNG), confiée à des "prestataires agréés" par l'Etat pour multiplier le nombre de contrôles.
"Remplir les caisses de l'état"
"La privatisation des radars embarqués n'a d'autre but que de générer, grâce aux amendes issues des contraventions, d'importantes sommes d'argent qui finiront dans les caisses de l'Etat (...) En revanche, il n'existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière", s'est indigné le président de 40 millions d'automobilistes, Daniel Quero.L'association estime qu'à plein régime, ce dispositif permettra à l'Etat d'engranger 2,2 milliards d'euros par an.
Une pétition nationale
Après avoir réuni près de 300.000 signatures dans une pétition contre cette "mesure scandaleuse", elle appelle les automobilistes à lui faire parvenir leurs photos qui seront ensuite diffusées pour une "manifestation numérique".Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a annoncé le 8 janvier que l'appel d'offres avait été lancé pour que ces radars embarqués "soient confiés à des sociétés qui vont uniquement les faire rouler".
"Ils resteront sous la responsabilité de l'Etat", a-t-il assuré, puisque les infractions sont constatées par le radar automatique embarqué et que le PV est rédigé par un officier de police au centre de traitement des infractions
routières de Rennes.
"La moyenne d'utilisation d'un de ces radars est d'un peu plus une heure par jour (1h13, NDLR), c'est du matériel qui est sous-utilisé. Il faut beaucoup plus l'utiliser pour faire en sorte que les comportements de dépassement de vitesse soient sanctionnés", a expliqué M. Le Roux.
Les sociétés privées "ne seront pas rémunérées au nombre d'infractions mais au temps que le radar aura passé sur la route", a-t-il rappelé.
Cette mesure s'inscrit dans une stratégie pour tenter d'enrayer la hausse de la mortalité routière enregistrée depuis 2014. En 2016, 3.469 personnes sont mortes sur les routes, un nombre en progression pour la troisième année consécutive, une première depuis 1972.