Affaire des cerfs de Luc Besson : la fédération des chasseurs est déboutée et fait appel

Peu d'informations filtrent du tribunal d'Argentan, la présidente refusant de communiquer le délibéré dans l'affaire opposant Luc Besson et les chasseurs de l'Orne. L'avocat de ces derniers confirme que la fédération est bien déboutée. Ils feront appel. 

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L'avocat de la fédération des chasseurs, Charles Lagier, regrette ce jugement, qui reste incompréhensible à ses yeux : 

"Il y a une contradiction dans ce jugement. Comme l'a reconnu lui-même Luc Besson, près de cent cervidés vivent dans sa forêt. Le tribunal le dit mais n'en tire aucune conclusion. Pourquoi ?"


"Le tribunal semble avoir commis une erreur en ne prenant en compte que la période 2017-2018, période exceptionnelle où monsieur Besson a consenti à faire chasser quelques animaux, alors que le contentieux porte sur la période 2012-2018. Pourquoi le tribunal n'a-t-il retenu que cette période, c'est un mystère ? 

La fédération de chasseurs, par la voix de son avocat Lagier, nous a indiqué vouloir faire appel :

"On ne va pas en rester là, compte tenu de la rédaction de ce jugement et des erreurs qui ont été commises"


De son côté, Jean-Marc Descoubes, l'avocat de Luc Besson, a déclaré à l'AFP :

Le tribunal d'instance d'Argentan a "retenu tous nos arguments.


"Il n'est pas démontré de concentration anormale de gibier chez Luc Besson et le lien de causalité entre les dégâts constatés et l'éventuelle présence de cervidés chez lui n'est également pas démontré".
 Dans ce dossier, la Fédération des chasseurs de l'Orne réclamait près de 106 000 euros au réalisateur, Luc Besson, qui possède une propriété d'environ 160 hectares, à l'orée de la forêt de Saint-Évroult, dans l'Orne.

Selon les chasseurs, il s'agit de la somme que la fédération a dû verser aux agriculteurs pour les dédommager des dégâts causés depuis 2014 par des cerfs venant de la propriété du cinéaste.
 
Lors de l'audience, le 4 novembre, il avait été en effet rappelé que Luc Besson avait accepté un plan de chasse en 2017.

Maître Jean-Marc Descoubes, l'avocat du cinéaste​​​​​

Ce plan de chasse déterminé par la fédération prévoyait que soit tués neuf cerfs mais cette année-là, les dégâts aux cultures ont augmenté. Alors, Luc Besson il fait quoi ? C'est à se tirer les cheveux  

Maître Lagier, avocat de la fédération des chasseurs de l'Orne :

"Le débat ici, ce n'est pas chasser (ou pas NDLR). C'est payer. Il ne chasse pas. Dont acte. On est en démocratie. C'est son droit. Mais soit il respecte le plan de chasse, soit il assume financièrement", avait plaidé Me Lagier.

 

Du point de vue des chasseurs, le cinéaste ne respecte pas le plan de chasse. D'après leur fédération, entre 50 et 100 cervidés franchissent le périmètre de la propriété et occasionnent de nombreux dégâts sur les cultures de maïs voisines, depuis 2012.

Malgré des réunions en préfecture et des tentatives de médiation, aucun accord à l'amiable n'a été trouvé. La fédération ornaise a donc décidé d'assigner le cinéaste en justice.

"Dans ce régime très original, les indemnisations sont assurées par la solidarité des chasseurs envers les agriculteurs", détaille Me Charles Lagier, avocat de la fédération des chasseurs.

A leur tour, les chasseurs peuvent se retourner contre le "responsable des dégâts" causés par les cerfs et demander des comptes.
 
 

Les arguments de Luc Besson et des agriculteurs

Luc Besson :

Ces gens-là sont à contresens de l'histoire.


Luc Besson, peu bavard dans la presse, s'est néanmoins exprimé sur le sujet en septembre dernier dans les colonnes du Parisien. 

"En plein débat sur le drame de l'écologie et de la biodiversité qui touche toute la planète, les chasseurs de l'Orne me demandent de tuer les cerfs qui passent devant chez moi ! Dois-je mettre mes enfants au balcon pour l'occasion ? Ces gens-là sont à contresens de l'histoire".
 

Pourquoi les agriculteurs sont-ils excédés ?

 

 Les chasseurs avaient préparé leur défense en faisant valoir 11 constats d'huissiers effectués entre janvier 2016 et mars 2017, relevant des piétinements, des empreintes et des plans broutés.

"Cette année on a battu tous les records. Avant c'était un ou deux hectares par-ci ou par-là mais là on subit trop. Il faut arrêter. On tolère les animaux, on a l'habitude ! mais là, c'est vraiment plus possible", explique Stéphane Lecaché, dont la parcelle de maïs a été endommagée. 


Un deuxième procès se tiendra donc à la Cour d'appel de Caen.


 
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