Selon nos confrères de France Bleu Gironde, le juge d'instruction a prononcé un non-lieu au terme de l'enquête instruite après la catastrophe routière qui avait causé la mort de 43 personnes le 23 octobre 2015 près de Libourne. Le parquet a fait appel.
Le 23 octobre 2015, sur une route de Gironde, un autocar transportant des retraités entre en collision avec un poids-lourd appartenant à un transporteur ornais. Les véhicules s'embrasent. Les occupants pris au piège meurent brûlés vifs ou asphyxiés. La catastrophe cause la mort de 43 personnes, dont celle du chauffeur routier originaire de Saint-Germain-de-Clairefeuille (Orne) et de son fils âgé de 3 ans qui voyageait à ses côtés.
Après six années d'enquête, le juge d'instruction a donc estimé qu'il n'y avait pas lieu d'organiser un procès, considérant que seule la vitesse excessive du camion pouvait être incriminée. Selon les constatations effectuées après la tragédie, le semi-remorque qui roulait à 75 km/h s'était déporté sur la gauche, avant de se mettre en portefeuille et de percuter le car qui roulait en sens inverse. Le chauffeur du poids-lourd étant décédé, le juge a signé une ordonnance de non-lieu le 14 octobre 2021.
Il n'y aura sans doute jamais de procès
Sur France-Bleu Gironde, un des avocats qui représente des familles de victimes conteste ces conclusions. "La principale cause de l'accident, c'est bien la vitesse excessive du camion", concède maître Antoine Chambolle. "Mais il y a d'autres fautes : la défectuosité du semi-remorque et ce fameux réservoir additionnel [du car] qui a une position anormale et qui est surdimensionné." En 2017, une expertise du Bureau Enquête Accident avait en effet souligné la non-conformité d'un réservoir du camion. Le parquet de Libourne a fait appel de la décision du juge d'instruction.
À Puisseguin, les familles et les proches des victimes ont prévu de se rassembler ce samedi 23 octobre sur les lieux de l'accident, six ans jour pour jour après la tragédie. Sur place, une stèle invite à se souvenir de ceux qui ont laissé leur vie sur cette départementale, un petit matin d'automne.