Plus de cent personnes ont défilé à Alençon en mémoire de Léopold Gnahoré, un professeur de danse de 44 ans qui se serait donné la mort, le 1er février. Mais certains de ses amis refusent la thèse du suicide. Les théories complotistes fleurissent sur le web et la femme du défunt est menacée.
Certains sont d'Alençon, d'autres sont venus de Paris ou du Mans : une centaine de personnes pour la plupart originaires de Côtes d'Ivoire se sont rassemblées, ce samedi 10 mars 2018, à la mémoire de Léopold Gnahoré.
L'autopsie exclut l'intervention d'un tiers dans la mort de Léopold
Ancien danseur et chorégraphe de 44 ans, Léopold Gnahoré a été retrouvé pendu à un arbre près d'Alençon, le 1er février dernier, au lieu-dit le Pont Percé. Malgré le rapport d'autopsie qui note "l'absence de lésions au niveau des zones de défense", certains membres de sa famille ne croient pas à son suicide.Lors de la découverte de son corps, un médecin légiste a été dépêché sur les lieux. Il n'a observé aucune trace de lutte, aucun élément laissant penser à l'intervention d'un tiers. Une analyse toxicologique a été pratiquée. L'homme n'avait consommé ni alcool ni drogue. Son corps présentait des traces de coups de couteaux superficielles qu'ils se seraient infligés lui-même, "compatibles", selon l'autopsie, "avec un geste d'auto-mutilation". Le couteau a été retrouvé près du corps.
De l'argent ainsi qu'un mot ont été retrouvés dans les poches de Léopold Gnahoré : sur le papier, il demandait pardon à sa famille. Quelques jours plus tôt, l'homme avait été interpellé en état d'ivresse par la Police. Alcoolisé, il avait mordu l'oreille de son voisin. Il devait être entendu par la Justice au mois d'avril. Léopold Gnahoré avait disparu pendant quelques jours, avant d'être retrouvé mort.
L'enquête sur les circonstances de ce décès est toujours ouverte. Un examen graphologique est attendu.
Sa femme harcelée sur les réseaux sociaux
Depuis son décès, la femme de Léopold subit un déchaînement de violence sur les réseaux sociaux et sur Internet, de la part de certaines personnes qui réfutent la thèse du suicide.Des sites la mettent directement en cause dans la mort de son mari, allant parfois jusqu'à supposer une complicité avec la Police, toujours sur fond de théorie du complot. Elle a déposé plainte pour diffamation et menaces de mort. Elle a du quitter Alençon, où elle ne se sent plus en sécurité : "j'ai peur pour mon famille, pour mon entourage" nous a-t-elle expliqué par téléphone.