La hausse des prix n'épargne aucun secteur. En 2022 en France, cela coute plus cher d'inhumer un parent ou un proche. Avec la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, les prix des matières premières flambent et cela se ressent sur la facture.
" Une prestation que l'on facturait en moyenne 4 000 euros avant la crise, on la propose aujourd'hui à 4 300 euros". Romain Mousset subit la hausse des prix la hausse des prix, comme beaucoup de ses confrères. Ce menuisier- marbrier dirige une entreprise de pompes funèbres à Mortagne-au-Perche (61).
Sa petite entreprise familiale réalise plus de 400 inhumations chaque année. Dans ses ateliers, ce menuisier marbrier fabrique lui-même les cercueils et les pierres-tombales. Il travaille la matière première, le bois et le granit. Une matière première dont les prix flambent depuis le début de l'année. Le bois, qui sert à fabriquer les cercueils coûte plus cher. Le Chêne a augmenté de 5 à 7% mais c'est sur le sapin, que la hausse est la plus importante.
Avant la crise, on payait un m3 de sapin 380 euros. Aujourd'hui, il coute 850 euros. Aussi cher qu'un m3 de chêne que l'on achète 900 euros.
Romain MoussetMenuisier Marbrier
Sur le marbre et le granite, la hausse est également sensible. Sur le granite, qui est pour l'essentiel importé de Chine, d'Inde, du Brésil ou de Norvège, la hausse ne provient pas directement de la matière première, mais de son transport. " Avant la crise, un container me coutait 500 euros pour une traversée maritime. Aujourd'hui, on arrive à 10 000 euros le container " précise Romain Mousset.
Il n'y a pas que les prix qui augmentent, les délais de livraison aussi s'allongent. Comme beaucoup d'autres secteurs d'activités, les matières premières arrivent aujourd'hui 6 mois au minimum après la commande. Un délai qui a doublé depuis le début de la crise.
Pas de répercussion sur le prix des crémations
Si les prix des matières premières explosent, le contexte géopolitique et économique actuel a bien sur un impact sur les prix des énergies, notamment du gaz. Une matière première importante pour les crématoriums. Toutefois, cette hausse est souvent supportée par les crématoriums, qui agissent avec une délégation de service public.
A Caen (14), la hausse est intégralement supportée par la Société des Crématoriums de France (SCF), qui est la société gestionnaire de l'établissement caennais. Le prix des crémations est fixé en amont dans le contrat entre la Ville de Caen et la SCF, donc il ne varie pas pour les familles. Des familles, qui avec la crise ont changé un peu leur manière d'organiser le départ d'un proche. Le Covid-19 a modifié les habitudes et les cérémonies sont aujourd'hui plus simples, plus rapides et plus confidentielles.