Les scènes de râleurs qui refusent de se désinfecter les mains à l'entrée des hôpitaux se multiplient ces derniers jours. Un relâchement, apparenté à un bel égoïsme qui fait réagir les soignants. A Alençon, notamment, un médecin invite les visiteurs à se ressaisir rapidement et à mettre un masque.
Elle a un message à faire passer au nom de beaucoup de soignants et de patients "fragiles".
Alors que nous sommes dans la phase 3 du déconfinement, trop de gens ont décidé de se draper dans un déni total : il n'y a plus de risque, on a assez donné, y'en a marre, tous des paranos... autants d'arguments qui laissent sans voix quand on regarde de près les chiffres de l'épidémie, et particulièrement, en Normandie.
"Trop de gens s'énervent pour ne pas mettre de masque ou même se laver les mains"
Le docteur Sonia Cochin est le chef du pôle Médecine à l'hôpital d'Alençon. Elle a voulu témoigner pour que le relâchement cesse. D'abord et surtout à l'hôpital. Le constat est alarmant, depuis une dizaine de jours, trop de gens estiment que "tout ça est terminé".Aussi, vous l'avez déjà certainement remarqué vous même au supermarché : beaucoup ne respectent plus le 1 mètre de distance, ni le port du masque en public et milieu fermé.
Dans le hall de l'hôpital d'Alençon ( mais c'est valable dans d'autres établissements, les scènes du genre se multiplient), régulièrement des visiteurs perdent leur sang froid et deviennent même agressifs envers le personnel quand on leur demande "de mettre un masque avant de se rendre en consultation ou dans une chambre. Pareil, ils refusent la friction des mains avec un gel hydroalcoolique", raconte le docteur Cochin.
Plus de civisme ne ferait pas de mal
C'est important que le civisme nous motive. Le NOUS doit l'emporter sur le JE. Quand on vient à l'hôpital pour rendre visite à un proche, on vient dans un lieu où sont concentrés des centaines de gens fragiles. C'est pour les respecter et ne pas les mettre en danger que vous devez vous masquer et respecter les mesures barrières. Et quand j'entends que c'est difficile de porter un masque tout le temps mais c'est pas pour soi qu'on le fait! C'est de la prudence et c'est indispensable !
Assouplissement ne veut pas dire relâchement
Avant le 22 juin, les visites étaient tout simplement interdites à l'hôpital. Depuis, aussi parce que les familles avaient besoin de se retrouver, le protocole s'est allégé.Pour autant, chacun est invité a rester raisonnable : embrassades mesurées, masques, distances, etc sont recommandés. Si vous avez un doute ou une demande particulière, il faut consulter les cadres soignants du service et poser la question.
Dans certains établissements comme le centre François Baclesse, à Caen, spécialisé dans le traitement du cancer, les tensions sont nombreuses également . Il n' y a aucun allègement depuis le 15 mai et beaucoup voudraient revenir à la "normale". Sauf qu'on n'est toujours pas dans une période "normale".
En Normandie, depuis une semaine, le taux de reproduction du virus fait le yoyo entre le orange et rouge. Une particularité qui n'a pas lieu ailleurs en France et qui fait craindre à certains un effet "rebond" pour la Région, si on ne se montre pas plus prudent.