Un policier gradé, actuellement en poste dans l'Orne, a été condamné cette semaine à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir prévenu un patron d'un contrôle de police à venir.
Il prévient un patron d'un futur contrôle de police dans son établissement par l'intermédiaire de son frère franc-maçon: un policier gradé a été condamné ce mardi à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille.
"Tu dis à notre ami là... Vendredi, samedi, dimanche, tout clean... Tu lui dis: les trois jours "clean" de chez "clean"", aurait prévenu en 2011 Albert Plaza, 62 ans, selon des propos rapportés par le président du tribunal. Ces opérations de contrôle de la police étaient préparées lors de réunions du cabinet du directeur départemental de la sécurité publique auxquelles participait Albert Plaza, actuellement en poste dans l'Orne.
Jugé pour "violation du secret professionnel", le policier a reconnu des erreurs et assuré, au cours de l'audience, n'avoir jamais nui à la police: "J'ai perdu mes réflexes de méfiance en abandonnant le pistolet pour le stylo. J'ai peut-être un peu perdu de la vigilance qui était la mienne".
Entré dans la police nationale en octobre 1978, Albert Plaza avait travaillé dans le renseignement puis dirigé durant une dizaine d'années la brigade anti-criminalité Nord à Marseille avant de rentrer à l'Etat major de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
Aucune contrepartie aux informations
Le prévenu s'est défendu d'avoir jamais livré aucune information sur le grand banditisme, et assuré n'avoir reçu aucune contrepartie aux informations qu'il avait fait fuiter.L'enquête a établi qu'Albert Plaza avait consulté le fichier de police Stic (Système de traitement des infractions constatées) à la demande d'un policier retraité, condamné à son tour pour recel à six mois de prison avec sursis.
"La police doit être un bouclier, un rempart. Et ce bouclier doit être sans faille", a déclaré la procureure, avant de requérir une peine de 18 mois de prison avec sursis et une interdiction temporaire d'exercer dans la police nationale, qui n'a finalement pas été retenue.
Pour l'avocate de la défense, Me Myriam Gréco, le policier "a agi avec une grande imprudence mais jamais dans un climat corruptif". "Son gros défaut c'est d'être bavard. Il parle trop et agit pour rendre service par amitié."