Une cérémonie internationale était organisée ce samedi 24 août à Montormel dans l'Orne pour commémorer la bataille de la poche Falaise-Chambois. Ces trois jours de combat, auxquels 16 000 Polonais participèrent, marquent la fin de la Bataille de Normandie.
En Normandie, le 80e anniversaire touche à sa fin. Et comme 80 ans plus tôt, c'est dans l'Orne que tout s'achève. Une dernière cérémonie internationale était organisée ce samedi 24 août à Montormel, où est installé le mémorial de la bataille dite de la poche Falaise-Chambois. "C’est la dernière grande bataille de Normandie et c’est une bataille qui va avoir une portée stratégique. Elle se termine le 21 août et le 25 août, Paris est libéré. Le 3 septembre c’est Bruxelles", rappelle Stéphane Jonot, le directeur du mémorial de Montormel.
Si les combats débutent le 12 août 1944 dans cette zone située entre les quatre villes normandes de Trun, Argentan, Vimoutiers et Chambois, c'est véritablement le 19 août qu'une bataille sanglante s'enclenche lorsque les troupes polonaises, anglaises, canadiennes et américaines se rejoignent pour encercler 100 000 soldats allemands.
Le "couloir de la mort"
Ces derniers tentent alors une percée de la dernière chance. "Les Allemands s’élancent, sortent de la forêt de Gouffern et se précipitent sur la Dives, un premier obstacle à franchir. Une fois la Dives franchie, ils vont emprunter le couloir de la mort - c’est comme ça que l’ont nommé les Allemands - et quand ils percutent les positions polonaises, une fois de plus, ils ont de lourdes pertes. Une fois sortis, ils prennent les chemins en direction de la Seine et là, ils sont soumis aux attaques aériennes alliées. Ils vont se faire strafer le long des routes et ça va encore être un carnage."
Après trois jours d'intenses combats, 50 000 soldats allemands sont parvenus à s'extraire du piège mais 10 000 ont été tués et 40 000 faits prisonniers. "Si l’armée allemande ne sort pas d’ici totalement vaincue, elle en sort totalement désorganisée", conclut Stéphane Jadot.
16 000 soldats polonais
Ce samedi à Montormel, était présente une importante délégation polonaise : l’ambassadeur de Pologne Jan Emeryck Rosciszewski, le vice-ministre de la Défense nationale polonaise Stanislas Wziatek et le général Piotr A. Blazeusz, commandant de l’Eurocorps. Mais aussi, pour la première fois, Carolina Maczek, la petite fille du Général Stanislaw Maczek, à qui la cérémonie rendait hommage et qui mena à la bataille les 16 000 soldats polonais mobilisés sur la poche de Falaise-Chambois. "Mon grand-père était fantassin pendant la première guerre mondiale et il connaissait très bien la topographie des terrains, alors quand il s’est retrouvé sur cette colline et qu’il a vu la poche de falaise, il a tout de suite vu des possibilités", a-t-elle confié à notre équipe.
Autre première fois dans la commémoration de cette bataille, la présence d'une délégation allemande. "On a vécu une cérémonie extrêmement émouvante avec des moments symboliques qui ont été orchestrés par des comités de jumelage franco-allemand présents dans notre département. C'était de fort de parler ici de liberté mais aussi de paix dans un contexte international compliqué", salue Christophe De Balorre, le président du Conseil Départemental de l'Orne.
Cette journée de commémoration et de célébration de la paix devait s'achever de manière festive dans au haras du Pin avec un grand concert et un feu d'artifice.
