Raphaël Fatout, qui dirige une entreprise de pompes funèbres indépendante dans le secteur de Trouville-sur-mer, est venu dans l'émission "Ensemble c'est mieux" parler de son métier et donner des conseils aux familles endeuillées.
Raphaël Fatout ne s'offusque pas quand on le désigne par le terme, un peu désuet, de "croque-mort". Aujourd'hui, on parle d'agent funéraire.
Raphaël est entré dans les pompes funèbres il y a sept ans, en rachetant une entreprise indépendante. Auparavant, il était commercial dans le secteur industriel. Une reconversion étonnante, mais qu'il ne regrette pas. "C'est un métier très humain, un métier d'empathie, très séduisant, malgré les a priori qu'on peut en avoir.
Accompagner les familles
En France, huit décès sur dix se produisent dans un établissement de santé (hôpital ou EhPAD). Le personnel des établissements est là pour diriger les familles vers les bons interlocuteurs pour organiser l'inhumation.Le rôle de l'opérateur de pompes funèbres est d'accompagner les personnes endeuillées dans tout le processus de l'inhumation (ou de la crémation).
En France, le délai pour procéder à l'inhumation est de 6 jours ouvrés maximum après le décès, mais il peut y avoir des dérogations, par exemple lorsque des membres de la famille doivent revenir de l'étranger.
L'une des premières étapes, difficile sur le plan émotionnel, est la mise en bière, c'est à dire le moment où le corps du défunt est placé dans le cercueil. Comme l'explique Raphaël Fatout.
L'agent funéraire a un rôle de conseil. Quel cercueil choisir ? Comment sera organisée la cérémonie ?
Il y a aussi des démarches administratives à entreprendre. Existe-t-il un caveau de famille ? Faut-il acheter une nouvelle concession ? De nombreuses questions se posent aux proches du défunt, qui sont à ce moment-là dans un état émotionnel particulier.
Parfois, la personne décédée a déjà pris des dispositions pour ses obsèques, ce qui permet d'organiser les choses selon ses volontés.
4200 euros en moyenne pour un enterrement
Attention à ne pas signer tout et n'importe quoi. Et même si cela peut paraître étrange, la fédération des Pompes Funèbres conseille de demander plusieurs devis auprès d'opérateurs différents (il n'y a plus de monopoles en France, le choix de l'opérateur est libre). Le tarif moyen d'une inhumation est de 4200 euros (avec toute la prestation funéraire qui comprend le corbillard, le cercueil, les avis de presse, les démarches administratives, la prestation du maître de cérémonie, les fleurs, les faire-part, etc.). Le monument en marbre n'est pas compris, ni l'achat d'une concession (qui coûte entre 500 et 2000 euros pour une durée de 50 ans).
Ce chiffre de 4200 euros reste une moyenne, car les prix dépendent des envies et choix de chacun : par exemple, le prix d'un cercueil varie de 1 000 € à 8 000 €.
La crémation est à peine moins chère (200 euros de moins) que l'inhumation car il y a des taxes. Elle représente aujourd'hui 38 % des décès.
On peut disperser les cendres dans la nature
La question de la dispersion des cendres après une crémation est très souvent posée. Oui, en France, on peut disperser les cendres d'un défunt dans la nature, mais pas sur la voie publique ! Par exemple en mer (mais ni en rivière, ni dans un fleuve), en forêt, en montagne, ou même par voie aérienne.Dans tous les cas, il faut déclarer la date de dispersion des cendres à la mairie du lieu de naissance du défunt et à celle du lieu de dispersion.
On peut aussi disperser les cendres dans un cimetière, dans un jardin du souvenir.
La dispersion n 'est bien sûr pas obligatoire, les cendres peuvent être conservées dans une urne. Mais là aussi des règles s'appliquent. Pour en savoir plus, reportez-vous à cet article sur le site internet advitam.
L'opérateur des pompes funèbres pourra aussi tout vous expliquer et vous guider sur ces différents points.