Des experts du nucléaire et du terrorisme ont été mandatés par Greenpeace pour étudier la sécurité des centrales nucléaires françaises face au risque terroriste. Leurs inquiétantes conclusions sont rendues publique aujourd'hui dans une version expurgée des informations les plus sensibles.
Une version expurgée pour le public...
C'est donc une version expurgée qui est présentée publiquement par Greenpeace aujourd'hui, selon le journal Le Parisien, dans son édition de mardi.En mandatant sept experts (trois Français, une Allemande, deux Britanniques et un Américain), l'ONG de défense de l'environnement voulait "identifier les failles de sécurité et alerter les pouvoirs publics et EDF", qui exploite les 19 centrales françaises, sur "le danger que cela représente" en cas d'attaque terroriste, rapporte le quotidien.
les conclusions du rapport sont tellement alarmistes que les experts et Greenpeace, pourtant rompus aux hypothèses les plus inquiétantes ont décidé de ne rendre publique ce matin qu'une version expurgée des informations les plus sensibles - Le Parisien
Parmi les scénarios envisagés par les experts : une utilisation d'explosifs impliquant des drones. #RisqueNucleaire https://t.co/S26X1WLyCL
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
... et septs copies du rapport complet seulement pour les autorités
Seules sept copies de ce rapport seront remises mardi matin par le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, à des hautsfonctionnaires en charge des questions de défense et sécurité au sein des institutions (ASN, IRSN et Cossen) et du gouvernement.
Il s'agit d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics, pas de donner des idées à des personnes mal intentionnées - Yannick Rousselet, chargé de campagne auprès de Greenpeace
"Nous observons la plus grande prudence dans nos analyses et nos discours" — @YvesMarignac, expert contributeur du rapport. #RisqueNucleaire
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
Le cas de la Hague
Les experts s'interrogent : "comment un site aussi sensible peut-il faire l'objet d'aussi peu de protection ?" Ce site présenté comme le plus grand centre de retraitement de déchets nucléaire au monde ne disposerait d'aucun système de sécurité particulier.Dans les piscines seraient entreposés l'équivalent de 116 coeurs de réacteurs nucléaires, "usés mais hautement radioactifs" précise le quotidien.
Risque terroriste : des failles dans la sécurité des centrales nucléaires >> https://t.co/bKw6SwLHxs pic.twitter.com/nuwLb4NOUt
— Le Parisien Infog (@LeParisienInfog) 10 octobre 2017
"Les piscines d'entreposage du combustible représentent un potentiel de danger énorme", explique @YvesMarignac. #RisqueNucleaire
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
"La concept° des piscines est antérieure à l'idée que qqun puisse vouloir y porter atteinte volontairement." dit @plutonyck #RisqueNucleaire
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
Un déficit de protection des centrales nucléaires et un coût de 140 à 222 milliards pour y pallier
Les experts concluent à un "déficit historique de la protection de nos installations", particulièrement celle des piscines de refroidissement.
Le renforcement des 62 piscines de refroidissement et des 58 réacteurs coûterait "entre 140 et 222 milliards d'euros", selon les experts, "soit entre trois et cinq fois ce qu'EDF a prévu de dépenser pour prolonger la durée de vie des centrales", a calculé le Parisien.
Les experts ont "imaginé le pire pour éviter qu'il ne survienne" explique encore le quotidien auquel le directeur du parc nucléaire d'EDF, Philippe Sasseigne assure que "tous les moyens sont mis en oeuvre et de manière coordonnée, entre EDF et l'Etat" pour assurer la sécurité des centrales face aux nouvelles formes de menaces.
Face aux conclusions de Greenpeace, quels moyens apporter aux installations nucléaires ?
La réponse du directeur du parc nucléaire d'EDF, Philippe Sasseigne :
La #sûreté des centrales #nucléaires est notre priorité. Revue des moyens existants dans @le_parisien https://t.co/cPAEwyz0VI
— EDF Officiel (@EDFofficiel) 10 octobre 2017