Cinq hommes d'Europe de l'Est qui pirataient des distributeurs de billets en Seine-Maritime et fabriquaient de fausses cartes bleues ont été appréhendés et placés en détention, a-t-on appris jeudi 25 août auprès du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen.
Fin juillet et début août, des distributeurs automatiques de billets (DAB) de l'agglomération de Rouen et du Havre ont été piratés. Des clients ont alerté les établissements bancaires après avoir constaté des débits suspects sur leurs comptes.
Aidés par la vidéo-surveillance, les enquêteurs de la PJ rouennaise se sont mis sur la piste d'un homme qu'ils ont suivi jusqu'à un appartement d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Là, les policiers ont interpellé des hommes et mis la main sur tout un atelier de faussaires équipé de matériel sophistiqué : lecteurs de pistes, micro-caméras, encodeurs ...
Des centaines de fausses cartes bleues
"Il est très rare dans ce genre d'affaire de découvrir un atelier de fabrication", a-t-on indiqué au parquet de Rouen. "Il y avait des centaines de fausses cartes bleues prêtes à être encodées", a précisé le SRPJ.Les faussaires avaient placé dans les DAB des dispositifs permettant de lire, à l'insu des clients, les cartes bancaires et leur code secret à quatre chiffres. Ces données leur permettaient ensuite de fabriquer de fausses cartes.
Les enquêteurs, qui poursuivent leurs investigations, pensent que les malfaiteurs prévoyaient surtout l'utilisation des fausses cartes dans des pays où les appareils de paiement n'utilisent pas la puce électronique des cartes bancaires. Il est encore trop tôt pour que le préjudice financier soit établi, selon les enquêteurs.
Placés en détention préventive
Originaires de Moldavie, de Lituanie et de Roumanie, les cinq hommes, âgés de 30 à 40 ans, ont été placés en détention préventive dans différents établissements pénitentiaires. Leurs identités sont en cours de vérification.Ayant comparu devant un juge d'instruction, ils ont été mis en examen mercredi 24 août pour "acquisition et détention de matériel et fabrication de dispositifs de captation de données bancaires", une pratique frauduleuse connue sous le terme anglais de "skimming".