La cantine à 1€ est l'une des mesures du plan pauvreté d'Emmanuel Macron. Objectif : permettre à tous les enfants d'avoir au moins un repas complet et équilibré par jour. La mesure est déjà appliquée dans certaines communes de France, notamment en Normandie.
Dans la commune de Cliponville (76), à quelques kilomètres de Fauville-en-Caux, 22 enfants scolarisés à l'école. Et, chaque midi, ils sont 16 à manger à la cantine. Jusqu'à présent le repas est à un tarif unique, 3,90€ l'unité. Mais, le village normand pourrait bientôt faire partie des 10.000 communes "les plus pauvres" qui sont éligibles à l'aide de l'État pour mettre en place la cantine à 1€.
Dans cette commune, 40% des enfants seraient concernés par la mise en place d'un tarif social. La mesure n'est pas sans conséquence pour la commune. Elle représente un surcôut annuel important auquel il faut ajouter le travail supplémentaire pour la secrétaire de mairie chargée de gérer la tarification. Le gouvernement promet une aide de deux euros par repas et par enfant pour les communes concernées se basant sur le prix de revient d'un repas à 4€50. Mais selon le maire, le prix de revient réel d'un repas est plutôt de 7€. Le compte n'y est donc pas.On ne peut pas rester insensible à des enfants qui ne mangent pas à leur faim. Il y a beaucoup de parents qui n'ont pas les moyens de payer la cantine. - Jean François Lemesle, Maire de Cliponville et président des maires ruraux de Seine Maritime
Pour pouvoir financer la mesure, le maire souhaite que ses dotations étatiques augmentent. Cette année, elles avaient chuté de 30%. A Cliponville, la mesure ne sera pas mise en place dès la rentrée 2019, le maire attend une clarification du gouvernement sur la liste des communes concernées par la subvention.
La cantine à 1€ bientôt appliquée à Yvetot
A Yvetot, 750 enfants scolarisés dans les écoles de la ville. Dans cette ville, quatre tarifs différents existent et sont calculés en fonction du coefficient familial des parents. Le prix des repas varient ainsi de 1,13€ à 5€70. Pourtant à la rentrée prochaine, les élus ont choisi de baisser la première tranche tarifaire à 1 euros pour les familles les plus modestes, c'est à dire celles qui touchent au maximum le Revenu de Solidarité Active - RSA - (559,74 euros pour une personne seule, 839,62 euros pour un couple)
A Yvetot, une centaine d'écoliers vont être concernés par la mesure. Le surcoût est estimé à 1500€, une somme qui sera facilement absorbé dans le budget municipal. En revanche, la ville ne touchera pas d'aides de l'État car elle pratique déjà un tarif social. Les premiers repas à 1€ seront servis dès la rentrée prochaine.C'est symbolique, mais c'est un moyen de s'aligner, de montrer que même si la commune n'a pas d'aides, on essaie quand même d'aider. - Yvette Duboc, adjointe à l'enseignement, à l'éducation et à la jeunesse à la ville d'Yvetot
VIDÉO : reportage à Cliponville et Yvetot