La diffusion d'images d'animaux abandonnés au sadisme de certains agents d'abattoirs amène à la création d'une commission parlementaire. Les députés vont enquêter et proposer les moyens de prévenir la violence contre ces animaux qui nous nourrissent
Les conditions d'abattage. C'est un sujet sur lequel la société préfère détourner les yeux. Un thème pénible que 30 députés français vont scruter. La première réunion de la commission aura lieu ce mercredi 6 avril.
Le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon est le parlementaire normand de la commission parlementaire qui vient d'être créee.
C'est Olivier Falorni, député de Charente-Maritime qui a défendu l'idée de cette commission.
Interview de Christophe Bouillon le 6 avril 2016
Un impact négatif sur une filière en crise
Cet intérêt porté au plus haut niveau fait suite à l'effroi causé par les images diffusées par l'association L214, montrant les souffrances endurées par des animaux parfois découpés vivants. Dernière vidéo en date filmée en caméra cachée dans un abattoir "bio" des Pyrénées-Atlantiques, les tortures infligées à des agneaux avant Pâques.
La filère viande s'inquiète de l'impact sur les consommateurs. La répétition de ces images dans le contexte de crise de l'élevage est néfaste.
La question des souffrances générées par l'abattage rituel
L'abattage rituel autorisé en France, sans étourdissement, au nom de croyances fait partie du débat sur la souffrance animale. Cette pratique dérogatoire est en contradiction avec la loi française
"La réglementation actuelle rend obligatoire l’étourdissement des animaux destinés à la consommation humaine avant leur abattage."
L'abattage rituel est évoqué avec une grande prudence dans le plan pour le bien-être animal présenté par le ministre de l'agriculture ce 5 avril 2016 :
"Poursuivre le dialogue concernant l’abattage rituel, en particulier sur les questions de réversibilité de l’étourdissement ou de « soulagement » des animaux après sacrifice."
Certains pays d'Europe comme le Danemark ont choisi en 2014 d'interdire l'abattage sans étourdissement malgré les pressions communautaires.