C'est une invention normande : une machine à recycler les bouteilles en plastique. 150 machines sont déjà installées en France, principalement dans les grandes surfaces. Un projet qui enthousiasme industriels et consommateurs.
C'est une machine qui réinvente le concept populaire de la consigne.
Son principe est simple : il suffit de rapporter ses bouteilles en plastique au supermarché, de les introduire dans une machine, baptisée par ses inventeurs "b:bot" et de récupérer quelques centimes au passage, tout en recyclant ces contenants.
Le client du supermarché touche exactement 1 centime par bouteille, sous forme de bon d'achat à réutiliser dans le magasin, mais il peut aussi s'il le souhaite reverser cet argent à une association caritative.
"L'intérêt pour le consommateur est double", explique Benoît Paget, l'un des trois cofondateurs de la start-up GreenBig. " D'une part il est récompensé, puisqu'il touche de l'argent, mais surtout, on lui redonne confiance dans le geste de tri. La machine explique tout le processus de recyclage. Celui qui apporte ses bouteilles voit directement leur transformation en paillettes. C'est concrêt pour lui, plus concrêt que de déposer sa bouteille dans un sac de recyclage, ça inspire confiance."
17 milliards de bouteilles en plastique utilisées chaque année en France
Les inventeurs de cette machine, et cofondateurs de la start-up, Benoît Paget, Fabien Rimé et Baptiste Danezan sont partis d'un principe : La bouteille en plastique doit être considérée comme une ressource, et pas comme un déchet.
17 milliards de bouteilles plastique sont produites et utilisées en France chaque année, et les industriels qui les fabriquent cherchent de plus en plus à utiliser des matières recyclées pour les fabriquer. En France, seules 58% des bouteilles plastiques sont recyclées. Le marché est donc vaste.
"C'est intéressant à plusieurs titres", explique Benoît Paget. " Comme les bouteilles sont broyées, nous pouvons stocker l'équivalent de 35 000 bouteilles dans moins d’un mètre carré. Le volume d'une bouteille est divisé par 25, du coup, c'est moins de manutention, de transport et de logistique.
D'autre part, la machine transforme les bouteilles en paillette, qui est elle-même triée par couleurs : la matière est donc valorisée, prête à être recyclée en circuit court, et elle se vend plus cher car elle est plus facile d'emploi pour les entreprises qui la valorisent : 600 euros la tonne contre 200 euros pour une bouteille qui sort d’un centre de tri."
Cette machine est presque entièrement conçue à Dieppe, en Normandie. Elle est produite par des partenaires et des sous-traitants normands, et assemblée dans l’usine Toshiba Tec, à Dieppe, qui a embauché 10 personnes à cet effet.
Près de 150 grandes enseignes ont déjà adopté cette machine en France.
Un tiers d'entre elles se trouve en Normandie. Ces hypermarchés ou supermarchés peuvent louer ou acheter le" b: bot". Le robot coûte 25 000 euros, et devient rentable pour le magasin lorsqu'il atteint 1000 bouteilles recyclées par jour.
" A raison de 100 clients qui ramènent chacun au moins une dizaine de bouteilles, ça peut aller très vite ! " explique Benoît Paget.
A Dieppe, Guillaume Maquaise, le responsable de l'hypermarché Auchan a même été très surpris par l'engouement suscité par ce robot recycleur :
"La machine est installée depuis le mois de mai. On avait pas mal de demandes de clients pour un recyclage de bouteilles en plastique, et nous souhaitions aussi développer notre empreinte environnementale sur le magasin. On est très surpris car on devait vider la machine toutes les semaines, au final, on la vide tous les jours. Aujourd'hui, on réfléchit même à en prendre une 2 ème."
10 millions de bouteilles déjà broyées
Depuis sa mise en place dans les différents supermarchés, cette invention a permis de broyer 10 millions de bouteilles. Le système commence aussi à se développer dans les stations services, les gares et les aéroports.
En Normandie, une cinquantaine de supermarchés ont adopté ce système de recyclage, principalement autour du Havre, de Rouen, de Dieppe et d'Evreux. Mais le système arrive également à Caen, Cherbourg ou encore saint-Langis-lès-Mortagne, dans le Perche.
En allant sur ce lien b:bot, vous obtiendrez une carte des différents supermarchés qui l'ont déjà adopté.