Liquidation du chantier naval Mim à Dieppe : pour Sébastien Jumel, "les salariés sont jetés comme un Kleenex"

Le couperet est tombé vendredi 18 octobre, à l'issue d'une audience au tribunal de commerce : le chantier naval Manche industrie marine de Dieppe (Seine-Maritime) a été placé en liquidation judiciaire. Sur les 38 employés qui y travaillent, deux ont déjà été relocalisés dans d'autres filiales du Mim à Fécamp et à Rouen. Mais le sort des 36 autres reste incertain.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est un coup dur pour les salariés. Le Mim, en difficultés financières depuis des années, a été placé ce vendredi en liquidation judiciaire. Deux jours plus tôt, la holding Fipam, qui exploite le site, avait annoncé la suspension temporaire de ses activités... Évoquant la vétusté des locaux détenus par le port de Dieppe. Trois questions à Sébastien Jumel, président (PCF) de la communauté d'agglomération.

"Il y a un avenir pour la construction navale à Dieppe"

France 3 Normandie : Depuis cette annonce de liquidation judiciaire, quel sentiment traverse les Dieppois ?

Sébastien Jumel : La colère, l'écœurement, l'injustice d'avoir vu un patron peu scrupuleux, même malhonnête je dirais, sacrifier autant de savoir-faire. Parce que derrière une décision de liquidation, des vies sont bousculées et des salariés qui ont beaucoup donné ont le sentiment qu'ils sont jetés comme un Kleenex.

Le compte rendu de M. Boucher et C. Heudes :

durée de la vidéo : 00h01mn19s
Le chantier naval Manche industrie marine en liquidation. ©France 3 Normandie

Chaudronniers, métalliers, soudeurs... Certains travaillent au Mim depuis plusieurs années. La mairie s'est engagée à leur trouver un nouveau poste. Quelles sont les pistes ?

Le maire, le président de l'agglomération et les acteurs du territoire se sont engagés à considérer qu'il n'y a pas d'avenir pour le port sans chantier de construction navale. Dans les jours qui viennent, je vais, avec les acteurs du territoire, avec le port, avec le maire, créer les conditions pour qu'on sensibilise d'autres chantiers, ailleurs en France et en Europe, pour leur dire qu'il y a bien un avenir pour la construction navale à Dieppe.

Il y a un savoir-faire, les salariés savent bosser, ils sont reconnus pour cela. On avait renoué avec la construction de bateaux de pêche. Chez Mim, on faisait des barges pour la Seine, on a fait le bac qui a servi au département de la Seine-Maritime. On doit pouvoir avoir un chantier de réparation navale, les salariés sont là pour ça. C'est ça qui va nous mobiliser dans les semaines qui viennent.

Je souhaite que l'on crée les conditions pour qu'il y ait reprise d'activité, reprise des salariés. Et le port s'engagera à faire des travaux pour accueillir ce nouveau chantier.

Sébastien Jumel

à France 3 Normandie

Manche industrie marine, c'est 36 ans de présence sur le port de Dieppe. Le Mim fait partie du patrimoine portuaire de la ville. L'un des arguments donnés par la holding pour cette fermeture, c'est la vétusté des locaux. Que vont-ils devenir ?

Ça, c'est un argument fallacieux. Vous savez, Mim doit 647 000 euros de loyer. C'est pour ça que je dis que le patron n'est pas scrupuleux. Quand vous ne payez pas vos loyers, vous avez des travaux qui ne sont pas réalisés. Or, le port a déjà réalisé de nombreux travaux.

Les locaux sont destinés à accueillir un nouveau chantier. Je souhaite que l'on crée les conditions pour qu'il y ait une reprise d'activité, une reprise des salariés. Et le port s'engagera à faire des travaux pour accueillir ce nouveau chantier. Ce n'est pas gagné, je ne suis pas en train de vous vendre du rêve, mais c'est la mobilisation qu'on va avoir.

Propos recueillis par Mathilde Boucher.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information