VIDÉO. À Dieppe, l'association Phare 111 accueille les mineurs étrangers non accompagnés "comme une famille"

Créé au printemps 2020, le Phare 111 vient en aide aux jeunes étrangers arrivés sur le territoire dieppois. À l'origine : une femme, Edwige Gosset. Quelques années plus tôt, alors membre d'une autre association venant en aide aux migrants à Dieppe, elle reçoit un appel pour aller voir un jeune malade dans un hôtel de la périphérie. Là-bas, elle découvre 9 gamins, hagards, fatigués, abandonnés. Elle ne les lâchera jamais…

Au printemps 2020, Edwige Gosset fonde avec quelques autres une nouvelle association, le Phare 111, pour venir en aide aux jeunes, mineurs isolés et jeunes majeurs, sur le territoire dieppois. L'association compte une trentaine de membres actifs, dont quinze professeurs bénévoles et un réseau de familles d'accueil.

"Comme une famille" de Valérie Denesle

Une coproduction Tell Me Films et France Télévisions

Cette petite structure, à l'échelle d'un territoire, agit dans l'urgence et dans la durée auprès des jeunes qui la sollicitent. Recueillir un jeune tout juste débarqué, lui donner un toit, des vêtements, l'accompagner dans le parcours de reconnaissance de minorité, dans les démarches auprès de l'aide sociale à l'enfance, agir en cas d'OQTF (obligation de quitter la France) auprès du juge des tutelles, trouver un stage, accompagner et soutenir la scolarité, puis l'avenir professionnel...

Quand l'association prend en charge un jeune, elle déploie des trésors d'imagination et de
pugnacité pour l'aider à franchir tous les obstacles matériels, administratifs qui jalonnent
son chemin.

Ivan, c'est le premier jeune qui a dormi dans mon canapé, ça ne s'oublie pas ça. On allait au commissariat tous les deux pour le faire prendre en charge. C'était compliqué, mais on a réussi.

Edwige Gosset, présidente de l'association Phare 111 de Dieppe

Extrait du film "Comme une famille" de Valérie Denesle

"Ivan : J'ai dormi dans la cellule pour la garde à vue comme si j'étais en prison parce qu'il n'y avait pas de place à l'hôtel.

Ahmad : Quand tu arrives, au début, c'est carrément compliqué. Moi aussi, je suis resté une semaine dehors ici à Dieppe. Après, ça avance...

Ivan à Aliou, tout juste arrivé : Courage, il faut t'accrocher.

Ahmad : Quand je suis arrivé, j'étais comme toi, dans la même situation.

Ivan : Il n'y avait pas de sourire.

Edwige : Non, c'était dur..."

Deux fois par semaine, des cours de français et de mathématiques sont dispensés par les professeurs bénévoles dans des locaux de la Maison des associations de Dieppe, un autre jour des cours de soutien sont organisés au CFA pour les jeunes apprentis. Un vestiaire est installé chez une des bénévoles et des lits prêts dans les familles d'accueil...

Autour d'Edwige, une chanteuse lyrique, un couvreur, une libraire, un pâtissier, beaucoup de retraité(e)s... Ils ont entre 20 et 79 ans, et beaucoup ne se seraient sans doute jamais
rencontrés en dehors de cet engagement associatif.

Ce qui les réunit, ce qui les meut, c'est le souci de ne pas laisser un enfant dans la rue ou sans éducation, d'où qu'il vienne. Comme si, dans cet angle mort des politiques migratoires, ils avaient développé une empathie particulière, qui les pousse à agir, quand d'autres ferment les yeux ou se lamentent en vain.

Découvrez leur engagement dans le très beau film de Valérie Denesle : "Comme une famille".

Diffusion le jeudi 9 mars à 22h40 sur France 3 Normandie.

Rediffusion le lundi 13 mars à 9h05.

Et bien sûr, quand vous voulez sur notre site internet pendant un mois.