La Normandie est candidate pour recevoir sur son sol, le premier réacteur nucléaire de petite taille. Hervé Morin et Sébastien Jumel ont écrit au Président pour vanter les atouts de la région. Mais de quoi parle-t-on quand on évoque ces fameux et révolutionnaires réacteurs ?
Les spécialistes de l'atome en parlent comme la solution du futur pour la filière nucléaire. Les SMR (Small Modular Reactor) devraient apparaître sur notre territoire dans les prochaines années. Le premier du genre, en France, est annoncé pour 2030 et la Normandie s'est portée candidate pour l'accueillir. Dans une lettre adressée au Président de la République, Hervé Morin, le président de la Région et Sébastien Jumel, député (PCF) de Seine-Maritime ont fait acte de candidature en rappelant les atouts, le savoir-faire et le poids de la filière nucléaire en Normandie.
En Normandie, le nucléaire ne pose aucun problème.
Hervé Morin et Sébastien Jumel
Dans le courrier, les deux élus rappellent "que la Normandie est prête à accueillir sur son territoire l'installation du premier SMR, car en Normandie, le nucléaire ne pose aucun problème. Nos compatriotes savent que la France en a besoin et beaucoup d'entre eux travaillent directement ou indirectement pour cette filière".
Un SMR, qu'est-ce que c'est ?
Les petits réacteurs nucléaires modulaires, type SMR et les réacteurs AMR (réacteurs modulaires avancés), sont des petits réacteurs de faibles puissances, comprises entre 20 et 300 mégawatts. À titre de comparaison, les réacteurs de Penly et Paluel en Seine-Maritime totalisent, à eux deux, 7 800 mégawatts.
Plus petites, moins puissantes et donc moins coûteuses, ces nouvelles minicentrales nucléaires sont un des outils du plan d'investissements France 2030, présenté par le Président de la République. Un plan, doté de 54 milliards d'euros, qui a trois objectifs, le plein-emploi, la souveraineté industrielle et la décarbonation.
Quand et où ?
Ces petites centrales nucléaires, par leur taille et leur modularité, les rendent complémentaires des grosses centrales du parc nucléaire français. Dans leur lettre envoyée à Emmanuel Macron, Hervé Morin et Sébastien Jumel rappellent " que la Normandie est la première région européenne productrice d'énergie et que la filière emploie 36 000 personnes dans quelque 1 600 entreprises".
Un enthousiasme que ne partage une partie de l'opposition au sein du Conseil régional. Rudy L'Orphelin estime que "la technologie du nucléaire ne répond pas aux défis de la décennie à venir en matière de besoin énergétique et de production électrique". Le patron du groupe Normandie Écologie à la Région estime que "seules les énergies renouvelables sont immédiatement disponibles. Malheureusement, en matière d'éoliens terrestres et de solaire photovoltaïque, nous sommes très en retard".
Si la Normandie est choisie pour accueillir le premier SMR de l'histoire du nucléaire en France, ce sera, au mieux, en 2030. Cette mini-centrale pourrait être implantée sur un Centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) normand, "à proximité d'une zone industrielle à forts enjeux ou sur l'un de nos ports", précise le communiqué des deux élus normands. Autrement dit, sûrement en Seine-Maritime et sur le littoral.