Des députés ont mené une enquête de terrain pendant 5 mois pour évaluer les conditions de travail des forces de police et gendarmerie en France. Des locaux "indignes", du matériel "insuffisant" .. la liste est longue. Le commissariat de Fécamp devrait en faire partie, selon les syndicats.
Les députés ont réagi au moment des manifestations de gilets jaunes de cet hiver, ils ont voulu établir un rapport parlementaire sur les conditions de travail des forces de l'ordre, très sollicités par ces mouvements sociaux organisés chaque samedi.
Christophe Naegelen (UDI-Agir) et Jean-Michel Fauvergue (LREM) rapporteur et président de la commission d'enquête expliquent avoir fait un travail pragmatique avec des constats sur le terrain, ils ont également organisé une grande consultation à laquelle plus de 13 000 gendarmes et policiers ont répondu.
Parmi la longue liste de locaux "indignes" pourrait figurer le commissariat de Fécamp en Seine-Maritime. Il n'est pas nommé mais selon les syndicats il est clairement concerné par tous ces problèmes d'insalubrité.On ne s'attendait pas à trouver un immobilier dans un tel état, a reconnu M. Naegelen, citant le commissariat de Fontainebleau (Seine-et-Marne), victime d'infiltrations et où "un mur s'est effondré". Dans le même département, à Chaumes-en-Brie, "quinze gendarmes se partagent deux casques, deux gilets lourds, un unique pistolet à impulsions électriques, un seul lanceur de balles de défense", illustre encore le rapport.
A chaque grosse pluie, le commissariat est inondé, dans les vestiaires au sous-sol, on se retrouve les pieds dans l'eau.
Une députée de la circonscription a réagi à cette situation dénoncée par les syndicats. Elle se rendra ce vendredi 12 juillet dans les locaux pour voir par elle-même la situation.Dans ce commissariat, si il y a un feu, les collègues vont mourir brûlés ou devront sauter du 1er ou 2ème étage ! - Laurent Dugast, secrétaire zonal adjoint haute-normandie Alternative police CFDT
VIDEO / LE REPORTAGE DE FRANCE 3 NORMANDIE (Emmanuelle Darcel et Paul Thiry)Avec les interviews de :
Laurent dugast - secrétaire zonal adjoint haute-normandie Alternative police CFDT
Stéphanie Kerbrah - Députée LREM de Seine-Maritime
Agnès Poussier-Winsbck - Maire de Fécamp
Quant au rapport parlementaire, il servira d'ici 6 mois à établir la future loi de programmation de la sécurité intérieure. Le ministère de l'Intérieur a d'ores et déjà réagi auprès de l'AFPP rappelant la mise en place d'un plan de recrutement de 10 000 policiers et gendarmes d'ici à 2022.