La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé le mercredi 30 septembre la fin progressive des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Attendue par les associations de protection animale, cette mesure est très mal reçue dans le milieu.
Les Seneca vivent du cirque itinérant depuis 9 générations. 9 générations pendant lesquelles les animaux sauvages ont toujours fait partie de la troupe. Ici les quarante bêtes sont nées en captivité et chacune a un nom bien choisi. « David, Britney, Flocon, Zebra, Afrique etc »
"Je vous présente Nala, c’est un des petits bébés lions né en juillet. Elle n’a pas peur de nous, elle ne cherche que des câlins", montre Teddy Seneca, gérant du cirque Seneca
Vécue comme une injustice
Ce gérant de cirque basé à Fécamp estime respecter davantage les droits des animaux que ce que la loi prescrit. L’annonce de la fin progressive des bêtes sauvages sonne donc pour lui comme une injustice." Là vous avez les lions avec des enclos extérieurs ce qui est obligatoire, ici un gros enclos avec les chevaux, ici tous les animaux exotiques avec des grands espaces (…) On ne comprend pas la mesure de la ministre, c’est brutal, on nous met le couteau sous la gorge … On avait fait des propositions à l’ancien ministre de l’environnement, Monsieur de Rugy en faveur du bien être animal, de la pédagogie, on voulait jouer le jeu avec les villes mais il n’a pas répondu ».
8 millions d'euros ont été mis sur la table pour aider les cirques itinérants et les parcs animaliers aquatiques à se reconvertir mais Teddy n'en démordra pas : " Jamais je ne donnerai mes animaux, ce sont mes enfants".
Reportage de Luc Oerthel, Thomas Tavitian et Alban Vian :
Besoins physiologiques
Le parti animaliste, lui, salue l'annonce du gouvernement.La référente havraise du parti animaliste Béatrice Canel-Depitre propose une alternative aux cirques itinérants. « En Allemagne, on utilise des hologrammes à la place des animaux, c’est une prouesse technique et éthique, il n’y a pas de souffrance derrière. Il faut aider les cirques et accompagner les animaux afin qu’ils aillent dans des sanctuaires ».« Les propriétaires des cirques sont peut-être nés avec les animaux sauvages et ne se rendent même pas compte de leur souffrance. Mais un animal sauvage et même un animal domestique qui est dans une cage, un camion toute la journée, qui va voyager tout le temps n’est pas fait pour ça. Cela ne correspond pas à ses besoins physiologiques. Et puis l’animal pour accepter ces tours va devoir être forcé ( ..) ça va être un dressage très dur."
Plus d'une vingtaine de pays européens ont déjà limité ou interdit la présentation d'animaux dans les cirques, tout comme environ "400 collectivités" en France, selon la ministre Barba Pompili.
En attendant des précisions sur les mesures annoncées, Teddy Seneca, lui, entend bien continuer ses représentations sur le Champ de Foire d'Yvetot.