Un contrôle de police a dégénéré dimanche 29 mai au matin dans le quartier de l'Eure au Havre. Un jeune homme a été brûlé au visage sous l'action simultanée d'un taser et d'une bombe lacrymogène. Un policier municipal a également été blessé. Une enquête est en cours.
Un mineur a été gravement brûlé au visage à la suite d'un contrôle de police qui a mal tourné dans le quartier de l'Eure au Havre, ce dimanche 29 mai 2022. Une information de nos confrères de 76Actu, confirmée par le procureur du Havre à l'un de nos journalistes.
Trois policiers municipaux sont donc intervenus aux alentours de 7 heures du matin vers la rue d'Arcol, dans le secteur des magasins généraux et des boîtes de nuit, pour contrôler un véhicule qui commettait des infractions au code de la route. Cinq personnes étaient à l'intérieur de la voiture. Le contrôle s'est déroulé dans un premier temps de façon classique, avec des échanges un peu vifs, jusqu'à ce que s'approche un groupe d'une dizaine de personnes qui se mêlent à la discussion. L'un des protagonistes -dont on ignore encore dans quel groupe de jeunes il était- a pris sa ceinture pour frapper un policier au visage. C'est alors que deux des coéquipiers dégainent pour l'un son pistolet à impulsion électrique (ou taser), pour l'autre sa bombe lacrymogène. Le jeune homme visé, un mineur de 17 ans, prend feu sous l'action de l'étincelle du taser, couplée à celle du gaz. La victime part en courant, suivi par un des policiers qui tente d'éteindre le feu avec sa veste. Le jeune blessé a été transporté au CHU de Rouen, brûlé au 2ème degré. Le policier blessé lui a eu quatre jours d'ITT -incapacité totale de travail-.
Une enquête est en cours, menée par la Sûreté urbaine qui analyse les vidéos de la ville, ainsi que celles des caméras piétons détenues par la police municipale havraise. Selon le procureur du Havre Bruno Dieudonné, les premières analyses du matériel vidéo confirment les dires des policiers sur l'action non préméditée de l'utilisation conjointe du taser et de la bombe lacrymogène. Il ne s'agirait pas selon lui "d'une action concertée", ni d'une bavure ou d'une réponse disproportionnée.
Des vidéos prises le soir même par des jeunes circulent également sur les réseaux sociaux.