La crise de l'immobilier continue de frapper le marché français, et n'épargne pas la situation des déménageurs. En Normandie, les entreprises voient leur demande baisser significativement, notamment cet été, période normalement essentielle.
15 à 25% de déménagements en Seine-Maritime cet été. Le mois d'août est pourtant souvent la période propice pour s'installer dans un nouveau logement à la rentrée. Mais la crise immobilière entraîne une sévère baisse d'activité pour les professionnels du secteur, qui s'inquiètent des conséquences à moyen terme.
Parmi eux, les déménageurs. Cette saison représente habituellement la moitié de leur chiffre d'affaires annuel. Mais cette année, les choses se compliquent. "D'habitude, on est 4-5 personnes par déménagement, là on est plus que trois, avec pas plus de trois chantiers par jours. Ça nous fait une baisse de travail", explique Andy Cordier, chef d'équipe chez Déménagements Grenier au Havre.
VIDÉO. Le reportage de Titouan Allain et Claude Heudes
Le marché de l'immobilier en difficulté
Cette tendance suit celle du marché de l'immobilier, en difficultés depuis plusieurs années : taux d'emprunt plus élevé, inflation, banques plus réticentes pour accorder des prêts... Forcément, les déménageurs en ressentent les conséquences.
"En matière régionale, il y a une baisse entre 15 et 30%, suivant les départements, suivant les villes et suivant le monde rural", constate Bruno Basire, dirigeant de Déménagements Grenier et président régional de la chambre syndicale des déménageurs.
Remplir le planning à tout prix
Dans cette période compliquée, les entreprises embauchent moins d'intérimaires et certaines sont tentées de baisser leur devis. Un jeu dangereux selon Bruno Basire : "Les prix devraient rester identiques malgré la baisse. Mais on est toujours confronté à de la concurrence de certaines entreprises qui parfois qui veulent à tout prix remplir leur planning et font baisser les prix", explique-t-il.
"C'est bien pour le client, mais à longs termes, ça posera des complications parce que si on ne travaille pas à un prix minimum, les entreprises risquent de rencontrer des difficultés plus importantes."
Des études commandées par le syndicat estiment que l'activité devrait revenir à la normale dans près d'un an.