Entre le 2 et le 5 septembre, deux jeunes havrais ont dégradé 200 véhicules dans plusieurs quartiers de la ville. Placés en garde à vue, ils ont reconnu les faits, qu'ils auraient commis "par ennui".
Quartiers de Granville, Bléville, Sanvic au Havre, un passage par Sainte-Adresse puis retour au Havre par le quartier de l'Observatoire. Pour reconstituer le trajet de deux jeunes Havrais entre le 2 et le 5 septembre, il a suffit aux policiers de suivre les véhicules... dont les pneus étaient crevés.
Au total, 200 véhicules en stationnement ont été dégradés. Jusqu'à ce qu'une femme, remarquant les deux individus dans sa rue, appelle la police. Arrivée près de la rue de Washington, le 5 septembre autour de 4 h du matin, une équipe de police-secours observe leur mode opératoire, quasi systématique : un tournevis et un couteau - de type "opinel" - et deux ou quatre pneus crevés sur chaque voiture croisée sur leur chemin.
Ils interpellent les deux mis en cause, découvrent 54 véhicules touchés dans les rues adjacentes. Avant de faire le lien, lors de leur garde à vue, avec 65 autres véhicules et plusieurs plaintes déposées pendant le week-end sur la commune du Havre.
125 plaintes ont dépuis été déposées dans les commissariats de quartiers du Havre. Les deux hommes, nés en 1997 et 1995, reconnaissent l'intégralité des faits. Mais ne peuvent expliquer leur geste, arguant simplement que "c'était marrant", de l'avoir fait presque par ennui. Leur garde à vue a été levée en attendant que toutes les plaintes soient déposées - la police en attend près de 200 - et une expertise psychiatrique a été demandée avant de déterminer les poursuites.
Le méfait tourne plus au tracas quotidien, mais l'ampleur surprend les habitants, bien embêtés à leur réveil de ne pouvoir circuler. "Je pense à des gens qu'ont des trucs vraiment important, qu'on dû les rater et que ce n'est pas récupérable", témoigne un automobiliste concerné. "Affaire à suivre", déplore un autre. Connus par la police pour des problèmes dans le cadre scolaire, les deux jeunes seront reconvoqués à l'hôtel de police dans les prochains jours.