A Montivilliers, les urgences adultes de l'hôpital Jacques Monod sont au bord de la rupture. Mobilisées ce matin, les infirmières et aides-soignantes du service se sont invitées au Conseil de surveillance du Groupe hospitalier du Havre, dénonçant des conditions de travail devenues insoutenables.
Manque chronique d’effectifs, équipes sous tension, épuisement professionnel, absence de reconnaissance… les infirmières et aides-soignantes des urgences de l’hôpital Jacques Monod sont en colère. Après avoir interpellé le Conseil municipal du Havre sur la question, le personnel soignant s’est invité ce matin au Conseil de surveillance du Groupe Hospitalier du Havre. Au cœur des revendications, les conditions de travail jugées insoutenables.
Etaient présents à cette réunion, le directeur général du Groupe Hospitalier du Havre, Martin Trelcat mais aussi le maire du Havre et président de ce Conseil, Luc Lemonnier.Certaines de mes collègues sortent du service, s’écroulent dans le vestiaire et pleurent. On nous dit vous faites un métier formidable, c’est beau ce que vous faites alors pourquoi on pleure à la fin de notre quart ?, raconte Jessica Cottard, infirmière aux urgences.
D’après le syndicat SUD Santé-Sociaux, entre 2010 et 2018 le nombre de passages aux urgences aurait explosé, passant de 30 000 à 46 807. Conséquence, jusqu’à 200 passages journaliers dont un nombre croissant de personnes âgées dépendantes et des temps d’attente qui s’allongent, jusqu’à plusieurs heures avant une prise en charge médicale.
Du côté de la direction de l'hôpital Jacques Monod, on répond par voie de communiqué que "10 équivalents temps plein supplémentaires d'aides-soignant(e)s et d'infirmier(e)s ainsi qu'un agent de médiation (...) ont intégré progressivement le service des urgences adultes en 2018".On aide les gens oui mais on n’a plus le temps de faire les choses. C’est du travail à la chaîne, on fait de l’abattage, rapporte Benjamin Muller, infirmier aux urgences.
Ecoutées pendant près d’une heure, les aides-soignantes et infirmières se disaient déçues à la sortie du Conseil de surveillance, avec le sentiment de ne pas avoir été entendues. Elles envisagent d’autres formes de mobilisation dans les semaines à venir.